Les grands groupes bancaires européens "ne doivent pas utiliser la sortie des banques américaines comme une excuse pour affaiblir leurs propres engagements climatiques", a déclaré l'analyste de Reclaim Finance, Paddy McCully, cité dans un communiqué.
"Au contraire, elles ont une occasion unique d'encourager la NZBA à renforcer ses recommandations, en adoptant des positions significatives contre l'expansion des énergies fossiles", a-t-il souligné.
La NZBA a été lancée dans le cadre de l'Initiative financière du programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-FI), afin d'inciter les banques à porter en priorité leurs efforts sur les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre et à jouer un rôle clé dans la transition vers une économie neutre en carbone.
BNP Paribas, le Crédit agricole, la Société générale, le Crédit mutuel, le groupe BPCE (rassemblant les Banques populaires et les Caisses d'épargne) et La Banque postale figuraient toujours mardi sur la liste des 141 membres de la NZBA, selon son site internet.
Six grandes banques américaines quittent le bateau
Six grandes banques américaines ont quitté cette alliance depuis le 6 décembre: Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America, Morgan Stanley et JPMorgan Chase, dernière en date puisque retirée mardi de la liste.
D'après des médias américains, des banques et gestionnaires d'actifs des Etats-Unis ont subi en novembre des assauts judiciaires émanant d'une dizaine d'Etats conservateurs, qui ont estimé que de telles initiatives étaient en infraction avec la législation antitrust, affectaient le développement des énergies fossiles et entraînaient une hausse des prix.
Selon une responsable de la politique environnementale d'un groupe bancaire français, ces banques appliquent un "principe de précaution" face au "risque juridique lié au changement politique" aux Etats-Unis, après l'élection de Donald Trump, ouvertement climatosceptique et favorable au pétrole.
Pour aller plus loin : "L'ISR sur les principales classes d'actifs"
L'alliance mondiale des assureurs pour l'objectif zéro carbone, créée en juillet 2021 sous l'égide de l'ONU, avait connu une mésaventure similaire au printemps 2023.
Elle avait perdu en l'espace de quelques semaines une grande partie de ses membres, dont les fondateurs Scor, Axa et Allianz, sur fond de critiques de la part d'une vingtaine de procureurs d'Etats républicains des Etats-Unis, qui invoquaient un risque d'entrave au droit de la concurrence.
Avec AFP.