Après l'avoir rencontré, notamment en compagnie de Brigitte Bardot alors qu'il envisageait la création d'un secrétariat d’État à la protection animale, j'avais eu le bonheur de le retrouver à l’initiative de l'ancienne ministre de l'environnement, Nelly Olin. Nous voilà tous les trois dans le bureau de sa fondation à deviser des questions environnementales. Bien qu'affaibli, il se montre attentif à la situation et veut en savoir plus. Alors que j'évoque mon vœu de créer un centre de soin pour la faune sauvage à Marly-le-Roi, dans les anciennes chasses présidentielles, il me coupe avec autorité :
- Ah, moi la chasse, je ne supporte pas ! tonitrue l'ancien Président avant d'enchaîner,
- Et lorsque je vois aux informations qu'un chasseur en a tué un autre lors d'une battue, je me dis que cela en fait un de moins !
- Monsieur le Président, vous ne pouvez pas dire une chose pareille, s'offusque Nelly Olin,
- Non seulement je le dis, mais vous pouvez le répéter à qui vous voudrez, tranche Jacques Chirac en guise de conclusion.
Délivré de son devoir de réserve, l'ancien Président apparaissait truculent et profondément attaché à la nature.
Quelques jours plus tard, il annonçait qu'il voterait pour François Hollande. À l'époque, je m'étais demandé si ses déclarations déconcertantes ne relevaient pas d'une pathologie naissante. François Hollande a laissé entendre qu'il s'agissait seulement de franchise. "La franchise, cette qualité noble et généreuse ne se trouve plus de nos jours", disait déjà Mirabeau, il y a plus de deux siècles.
Vous avez apprécié cette information ? Pour nous permettre de préserver notre indépendance et vous proposer des contenus toujours plus nombreux et rigoureux, vous pouvez soutenir notre travail.
Si vous avez une minute et 1€, cela peut faire la différence pour nous. Merci ! #TousActeurs.