Le bisphenol A, un perturbateur endocrinien clairement identifié.
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Environnement

Perturbateurs endocriniens : des avancées de la France mais loin des objectifs

Sur les perturbateurs endocriniens, la France a fait quelques avancées ces dernières années mais reste loin de ses objectifs, estime un rapport des inspections générales des Affaires sociales et de l'Environnement et du Développement durable, publié lundi.

Former et informer, protéger la population et l'environnement, améliorer les connaissances : la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (dite "SNPE2"), adoptée en 2019, a eu "un bilan mitigé", selon les conclusions de cette mission d'évaluation.

Les perturbateurs endocriniens, composés chimiques d'origine naturelle ou artificielle, dérèglent la fonction hormonale des organismes vivants, ce qui peut affecter la santé humaine (cancers, troubles du neurodéveloppement, infertilité...), parfois sur plusieurs générations.

Réduire l'exposition aux perturbateurs endocriniens

"Des avancées ont été faites (notamment en matière de réglementation, de recherche et d'information des futurs et jeunes parents), mais elles restent bien en deçà des objectifs fixés en 2019, surtout en ce qui concerne les contrôles et la réduction des émissions", écrivent les auteurs du rapport.

L'objectif premier était de réduire l'exposition de la population et de l'environnement aux perturbateurs endocriniens, mais "les lacunes du dispositif de surveillance et le manque de suivi des indicateurs ne permettent pas d'apprécier (son) atteinte - ou non", observent-ils aussi.

Outre cette "efficacité limitée", le rapport pointe aussi une "gouvernance hésitante" et un manque de cohérence de la stratégie.

Vu "les risques que les perturbateurs endocriniens font peser sur la santé humaine et celle des écosystèmes", la mission juge "nécessaire" de poursuivre les efforts engagés depuis dix ans et de lancer une troisième stratégie nationale.

"Un changement radical"

Mais il faudra "un changement radical" à plusieurs étages, préviennent les auteurs du rapport.

Ils recommandent ainsi "un objectif ambitieux pour les quinze prochaines années ("Zéro exposition aux perturbateurs endocriniens"), et des priorités de réduction effective de l'exposition, pas uniquement de production de connaissances, de formation des professionnels et d'information du public.

La stratégie sur les pertubateurs endocriniens doit également "être portée beaucoup plus fermement au niveau politique", à l'échelle nationale ou européenne, et encourager les initiatives de terrain, écrivent-ils aussi.

Et elle doit être assortie de plans d'actions quinquennaux, ciblés sur un nombre restreint d'objectifs et dotés d'un budget spécifique, recommandent-ils.

Les perturbateurs endocriniens se retrouvent dans de nombreux objets et produits de la vie courante et professionnelle (produits ménagers, détergents, produits phytosanitaires, cosmétiques, aliments, etc.) et, ensuite, dans les milieux aquatiques, l'air et les sols.

Ces substances ont également un impact sur la santé des écosystèmes (faune, biodiversité...).

Pour aller plus loin :  "L’écologie à la maison"

Avec AFP.