L'interdiction portera précisément sur la possession d'animaux "voués à être tués en vue d'une vente ou d'une quelconque utilisation de leur fourrure". L'association norvégienne de protection du bien-être animal NOAH dénombre 300 fermes dans le pays, dans lesquelles près de 700 000 visons et 110 000 renards sont tués chaque année. L'AFP rappelle que le pays produit aujourd'hui 1 % des peaux de vison et 2 à 3 % des peaux de renards présentes sur le marché mondial - 99 % étant destinées à l'exportation, principalement vers la Russie et la Chine.
La décision prise par le gouvernement n'est pas seulement éthique mais également politique. Cette mesure était en effet la condition imposée par le parti-libéral au gouvernement pour intégrer sa coalition, en janvier 2018. The Guardian précise que le gouvernement - conservateur - de la première ministre Erna Solberg avait alors accepté de fermer les fermes d'élevage de renards et de visons dans le cadre d'un accord politique passé en vue d'élargir son gouvernement au parti libéral.
Une annonce qui ne fait pas l'unanimité
Ce projet de loi présenté par le gouvernement le 10 avril et envoyé au Parlement n'a pas fait que des heureux et les réactions des éleveurs ne se sont pas faites attendre. Ils parlent d'une "trahison historique" et Guri Wormdahl - la porte-parole de l'organisation Norges Pelsdyralslag représentant les professionnels du secteur - s'est dite indignée par le montant de l'indemnisation financière proposée par le gouvernement en vue du démantèlement des fermes et de la reconversion des éleveurs - une indemnisation de 500 millions de couronnes, soit 52 millions d'euros. "On nous propose quelques couronnes qui sont loin de réparer le démantèlement programmé des élevages", a-t-elle notamment fait observer, comme le rapporte l'AFP.
Tel que cela a été ficelé, cela va mener des éleveurs tout droit à la faillite. Guri Wormdahl, porte-parole de l'organisation Norges Pelsdyralslag.
L'organisation précise que cette activité emploie actuellement 500 personnes et représente un chiffre d'affaires annuel de 300 millions de couronnes - 31 millions d'euros.
Cette décision a été saluée par l'association norvégienne NOAH, qui avait notamment organisé une manifestation anti-fourrure en 2016 : 13 000 Norvégiens avaient alors répondu à l'appel. De nombreuses associations françaises défendant le bien-être animal ont également réagi à l'annonce de cette décision.
L'association PETA nuance toutefois cette bonne nouvelle en rappelant que la production de fourrure est encore autorisée en France où une dizaine d'entreprises continuent d'élever des animaux spécifiquement pour leur fourrure.
Une liste des pays ayant franchi le pas est disponible ici.