Les fours du concours fonctionnent uniquement à l'énergie solaire.
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Marseille : un concours de cuisine basé sur l'énergie solaire

Ce 25 septembre, Polytech Marseille organise un concours de cuisine avec des fours qui fonctionnent uniquement à l'énergie solaire. Une démarche qui vise à sensibiliser la population tout en approfondissant les recherches sur cette méthode.

Dans le cadre d’une thèse de recherche à Polytech Marseille, le laboratoire IUSTI, l’institut IMI et le restaurant Le Présage organisent un concours de cuisine à Marseille ce 25 septembre. Sa particularité ? Proposer à ses participants de cuisiner uniquement à l’aide de l’énergie solaire.

"L’idée à la base était pour les étudiants ingénieurs de construire des cuiseurs solaires eux-mêmes et faire un petit concours entre eux, pour voir lequel est le meilleur en matière de performance et de cuisine", explique à ID Thomas Fasquelle, maître de conférences au laboratoire IUSTI et co-encadrant du programme. "Finalement après discussion avec le restaurant et l’université, le concours est devenu accessible à tous."

Lors de l'événement, les participants doivent cuisiner un plat avec un panier d’aliments et un four solaire fournis par les organisateurs. "Ceux-ci consistent en un support en bois auquel un tube faisant office de four est accroché", détaille Thomas Fasquelle. "Le tube est à double paroi pour garder la chaleur générée lors de la cuisson. La température peut monter jusqu’à plus de 200 degrés grâce à la parabole qui transmet la chaleur du soleil". 

Au total, le concours comprend une vingtaine de candidats, mais les organisateurs espèrent pouvoir réitérer l’expérience chaque année. "Nous voulons créer un grand rassemblement autour de la cuisine solaire pour présenter les intérêts et les contraintes que cela pose. Il faut par exemple s’adapter à la quantité de soleil pour la cuisson", ajoute le co-encadrant du programme. 

Une technologie verte basée sur la low tech

Pour organiser ce concours, les organisateurs se sont basés sur les travaux de Wolfgang Scheffler, un ingénieur allemand qui a développé une parabole géante pour attirer les rayons du soleil vers le mécanisme de cuisson.  En raison des matériaux peu coûteux pour sa conception, ce système a notamment été exporté vers des pays comme l’Inde ou le Kenya pour permettre aux zones rurales éloignées d’accéder à l’électricité.

Toutefois, malgré le succès de cette parabole solaire, il existe très peu de travaux de recherche sur son efficacité, d’où l’intérêt de ce concours pour les organisateurs. Les chercheurs vont mettre plusieurs capteurs dans les appareils pour en récolter les données. "Le défi que l’on s’est donné est de connaitre exactement la quantité de chaleur qui arrive dans l’appareil par rapport à celle arrivée sur la parabole. Nous voulons analyser les performances et trouver les méthodes les plus efficaces pour faire fonctionner le four", développe Thomas Fasquelle.

Nous voulons que cela devienne le barbecue du futur, un système qui puisse remplacer le gaz et le charbon lors des repas en extérieur l'été"

Si la technologie reste encore limitée, les scientifiques espèrent sa généralisation à l’avenir, et pas uniquement dans les pays en développement. "Nous voulons que cela devienne le barbecue du futur, un système qui puisse remplacer le gaz et le charbon lors des repas en extérieur l'été", ajoute-t-il. À moyen terme, le laboratoire IUSTI et le restaurant Le présage envisagent déjà de créer plusieurs restaurants solaires à partir de cette technologie, en travaillant également sur des processus de stockage de l’électricité pour éviter les intermittences énergétiques liées à l’ensoleillement.

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