De nombreux mots fleurissent dans le champ de l'écologie.
© Adèle Charrier (Canva)
DOSSIER

Lexique : dix termes pour tout comprendre aux écovillages

Les écovillages, leur fonctionnement et leurs principes peuvent paraître obscurs lorsque le vocabulaire ne nous est pas familier. ID décrypte leur terminologie avec une liste non exhaustive des principaux termes.

Ecovillages

Les écovillages réunissent plusieurs habitants qui prônent un mode de vie résilient, tourné vers le respect de la biodiversité. Les écovillageois vivent en communauté et tentent de s'orienter vers une perspective d’autonomie alimentaire et énergétique. Cette façon d’habiter collectivement un endroit n’est pas nouvelle. C’est sa réactualisation dans un contexte de prise de conscience citoyenne associée au dérèglement climatique qui en fait un sujet majeur. 

Ecolieux

Certains les considèrent comme synonymes mais, bien que la nuance soit subtile, quelques différences les distinguent. Les écolieux rassemblent un univers large de lieux alternatifs dotés de valeurs écologiques tandis que les écovillages sont des lieux de vie collectifs tournés vers l’autosuffisance avant tout. Généralement, les écolieux proposent à leurs visiteurs, des ateliers et des formations aux enjeux environnementaux. Au sein des écovillages, la valeur d’apprentissage au public est moins présente. 

Résilience

Souvent citée par les partisans de la décroissance, la résilience répond à une logique de réduction des besoins secondaires (voyages, textile, technologies…) afin de tendre vers un mode de vie sobre. Dans sa forme intrinsèque, elle désigne le fait de ne pas prendre à la terre plus que ce qu’elle nous offre. C’est cette idée maîtresse qui dicte les actions des écovillageois, soucieux de diminuer leur impact environnemental. Il faut "infléchir les trajectoires en développant notre résilience", écrivait Pablo Servigne, auteur et partisan de la collapsologie, dans son ouvrage Petit traité de la résilience locale, en réponse à l’urgence climatique.

Mutualisation

La vie en écovillage rime avec collectivité, ce qui nécessite la mise en commun de certaines ressources. Les habitants se partagent des pièces comme la cuisine, l’atelier jusqu’aux équipements ménagers ou outils numériques. Outre l'intéret financier, l'objectif de la mutualisation des biens est davantage celui de la réduction de l’impact carbone. Il s’agit d’améliorer la durée de vie d’un objet et de rentabiliser son coût. Une réalité confirmée par l’Observatoire du bilan carbone des ménages qui, dans une enquête Ipsos datant de 2011, affirme qu’au vu de l’importance prépondérante du facteur taille du foyer, les premières réflexions poussent à imaginer les ressorts qui pourraient accroître la mutualisation”.

Permaculture

La permaculture est une méthode de production maraîchère qui s'inspire du fonctionnement naturel des écosystèmes pour s'abstenir de l’usage des pesticides. En permaculture, on réfléchit en observant les différentes connexions de la biodiversité, le métabolisme des plantes, leurs nuisibles…pour mieux les associer. Contrairement à la culture unique, la permaculture mélange les essences de végétaux afin que chaque arbre, plante, ou insecte puisse avoir un effet bénéfique sur son voisin. Ainsi, les coccinelles protègent les pois car elles mangent les pucerons.

Dérèglement climatique

La corrélation entre activités humaines et dérèglement du climat, prouvé depuis depuis le Sommet de la Terre, suscite une prise de conscience citoyenne. L’augmentation de la température moyenne à la surface du globe s’élève aujourd’hui à 1,2 degré par rapport à l’ère préindustrielle, d’après le premier volet du dernier rapport du Giec publié en août 2021. Ce réchauffement de la planète entraîne des catastrophes météorologiques extrêmes comme une multiplication des inondations et des records de chaleur. D’après les estimations des scientifiques, le dépassement à 1,5 degrés, fixé par L’accord de Paris sur le climat, prévu à l’aube des années 2030, entraînerait des conséquences dévastatrices irréversibles. 

Ecoconstruction

A l’inverse des méthodes traditionnelles, utilisées dans l’industrie du bâtiment, l'écoconstruction fait appel à des matériaux naturels et/ou biosourcés. L’isolation terre paille s’est par exemple imposée comme alternative à la laine de verre et autres substituts plus nocifs pour la planète. Pour Elsa Marchetti, étudiante en architecture, passionnée par les habitats écologiques, L’écoconstruction repose sur le principe architecture vernaculaire, qui incite à l’usager de composer avec les caractéristiques du site, en fonction du sens du vent, de l’orientation du soleil, et du degré d’humidité”, en adaptant les choix de construction à la mesure du terrain et de ses contraintes. 

Habitat léger

Un habitat léger tel qu’une yourte à une emprise moindre sur l'espace qu’il occupe. Il peut être démontable, mobile et même compostable, d'après l'analyse de l'ouvrage Vivre en écolieux. En profonde opposition avec la bétonisation des sols, les écovillageois optent parfois pour ce type d'infrastructures pour éviter de creuser des fondations qui viendraient éteindre l’écosystème en dessous. Outre l’avantage financier, l’habitat léger représente un intérêt juridique puisqu’il n'exige pas nécessairement un permis de construire. L’ouvrage Guide juridique pour habitat léger de Joris Danthon livre toutes les clefs pratiques et les informations légales.

Gouvernance partagée

La gouvernance partagée attribue une part égale à chaque membre de l’écovillage dans le processus décisionnaire. En opposition à la hiérarchie, l’objectif est d'abolir la concentration des pouvoirs pour mieux les distribuer entre tous les acteurs. Mener à bien des projets et des accords collectifs requiert une bonne communication entre les habitants, qui elle-même nécessite une tolérance et une acceptation de l’autre. Pour Cristo Corbeau et Romane Rostoll, auteurs du livre Vivre en écolieux, le monde de demain se construit aujourd’huila gouvernance partagée génère de l’engagement chez les acteurs du lieu de vie et implique une redistribution de la responsabilité”.  

Tiers lieux

A l’origine, les tiers lieux "sont nés de l’impulsion de travailleurs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) désireux de se regrouper”, confie Mélissa Gentile, assistante de projets, dans le Tour de France des écolieux, dossier réalisé par l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), conjointement avec la coopérative Oasis. Un café associatif, une friche culturelle : ces lieux de convivialité rassemblent plusieurs activités au sein d’un même espace et participent au développement des projets collectifs. A l’inverse des écolieux, et donc des écovillages, la dimension écologique n’est pas forcément présente. 

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