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Environnement

L'exécutif lance une campagne anti-pollution en plein mouvement des "gilets jaunes"

Le gouvernement a lancé le 13 novembre une campagne de communication anti-pollution inspirée des campagnes anti-tabac, à quatre jours du mouvement des "gilets jaunes" contre la hausse des taxes et des prix du carburant.

Neuf "visuels" animés déclinent le slogan "La pollution nuit gravement à...": "notre air" (une vallée alpine à l'air vicié), "nos paysages" (des boulettes de fioul sur une plage), "votre budget" (un pot d'échappement) avec le même rectangle blanc entouré de noir qu'on trouve sur les paquets de cigarettes.

"La pollution nuit gravement à nos aînés" montre trois personnes âgées alitées dans un couloir d'hôpital surchargé. Et "la pollution nuit gravement à nos enfants" montre une fille respirant via un masque à oxygène, selon cette série réalisée par le Service d'Information du Gouvernement (SIG), l'organe de communication gouvernemental, que l'AFP a consultée.

Lancée dans la nuit de lundi à mardi, "c'est une campagne sur tous les comptes du gouvernement sur les réseaux sociaux. Elle est aussi poussée sur des sites pertinents comme les comparateurs de carburants", explique le SIG, assurant que ce n'est pas "une campagne anti-gilets jaunes". "Nous avons repris les codes des campagnes anti-tabac 'fumer tue'. On ne veut pas culpabiliser, on veut accompagner, quand on clique les images renvoient sur divers dispositifs d'accompagnement", souligne l'administration, qui dépend de Matignon.

Un conseiller gouvernemental a toutefois confirmé à l'AFP que cette campagne avait été volontairement lancée cette semaine à l'approche du mouvement des "gilets jaunes" du 17 novembre. Le SIG, qui a récemment changé de direction, veut se distinguer par un recours plus important aux formats numériques et aux réseaux sociaux en particulier.

Tout en remportant un vif succès d'audience, une campagne du SIG avait suscité la polémique il y a une dizaine de jours : destinée à informer le grand public des élections européennes de mai 2019, elle faisait défiler sur fond de musique angoissante des questions comme "Immigration: maîtriser ou subir ?" ou encore "Europe : Union ou division?" à la neutralité discutable.

Plusieurs responsables politiques avaient dénoncé "un clip de propagande pour La République en marche".

Avec AFP.