"Il y a encore du chemin à faire", a résumé Lucile Delmas, coordinatrice évaluation au service Valorisation de l'Information pour la Gestion Intégrée et la Surveillance (Vigies) à l'Ifremer, au cours d'une conférence de presse en ligne. "Toutes les façades (maritimes) rencontrent des points critiques sur l'environnement marin. Les problématiques, d'une façade à l'autre, ne sont pas les mêmes, mais, globalement, il y a des efforts à faire", a-t-elle ajouté.
La principale et "très légère amélioration" concerne l'eutrophisation, la prolifération d'algues due à l'excès de matières nutritives dans les eaux, car les flux de phosphate et d'azote s'écoulant de la terre vers la mer ont reculé depuis une trentaine d'années.
"Il y a encore pas mal de travail pour améliorer la situation", a cependant souligné David Devreker, chercheur en écologie marine à l'Ifremer, qui a noté qu'un quart de la bande côtière de la Manche et de la Mer du Nord était impactée par l'eutrophisation, avec des problèmes de micro-algues en Baie de Seine et Baie de Somme, de macro-algues en Normandie ou de marées vertes en Bretagne.
Apparition des nouveaux polluants
Concernant la contamination chimique, la situation s'améliore pour certains composés suivis de longue date mais certains composants continuent à être détectés dans l'environnement malgré leur interdiction tandis que de nouveaux polluants apparaissent.
"Les PCB (polychlorobiphényles) et les TBT (tributylétains) sont interdits depuis 20 ans et on les retrouve encore", a souligné Nathalie Wessel, ingénieure en écotoxicologie au centre Ifremer de Nantes. "On est face à une rémanence des contaminants qui nous échappe. On ne peut pas les enlever de l'environnement."
Les contaminants chimiques peuvent provoquer l'apparition de tumeurs, affecter le système reproducteur ou perturber le comportement des organismes marins. "Un organisme peut avoir des difficultés à échapper à ses prédateurs ou à chasser ses proies", selon Mme Wessel.
"Chaque individu va dépenser une énergie très importante pour réparer ou compenser les effets de la contamination chimique. Ça met en péril la pérennité de l'espèce", a-t-elle ajouté.
Quant aux déchets, leur tendance est à l'augmentation, la Méditerranée étant la plus impactée avec 40 déchets flottants par km2. "Des décharges sous-marines ont été identifiées à plus de 2.000 mètres de profondeur", a précisé Olivia Gérigny, chercheuse en environnement marin.
Avec AFP.
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