Belle-Île-en-Mer, Bretagne.
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Environnement

Algues vertes : plaie des côtes bretonnes depuis un demi-siècle

En Bretagne la prolifération des algues vertes sur les plages, les rochers ou encore les vasières peut avoir de lourdes conséquences. Mais, comment expliquer ce phénomène ? 

Les algues vertes, plaie des côtes bretonnes depuis des décennies, sont inoffensives en mer où elles poussent à l'état naturel. Les problèmes commencent lorsque ces ulves prolifèrent et tapissent le littoral, où elles deviennent toxiques en pourrissant si elles ne sont pas ramassées rapidement.

La Bretagne : un lieu propice

Pour proliférer, plusieurs conditions sont nécessaires, ce qui explique pourquoi, à conditions similaires, les littoraux sont très inégalement touchés. Les différents facteurs sont : la géologie du territoire en amont de la côte, les baies peu profondes et abritées, l'ensoleillement, une température de l'eau plus douce -d'où son développement principalement au printemps et en été- et des nutriments en abondance.

Huit bassins versants en Côtes-d'Armor et Finistère, donnant sur des baies qui remplissent ces conditions, font l'objet de Plans de lutte contre les algues vertes (Plav). Le plus important de ces huit bassins débouche sur la baie de Saint-Brieuc, avec quelque 1.200 exploitations.

Comment expliquer le phénomène ?

Dans le cas breton, la croissance de ces algues est alimentée par des rivières qui se jettent dans la mer en étant trop chargées en nitrate en raison d'une fertilisation excessive des sols agricoles en amont, accompagnée fréquemment d'un lessivage des terres par les pluies. En se multipliant de manière exponentielle, ces algues provoquent ce qu'on appelle communément les marées vertes. Le phénomène des marées les dépose deux fois par jour sur le rivage et les reprend parfois à la marée suivante, aussi bien sur les plages que les rochers ou les vasières.

Quel est le danger ?

Fréquemment commercialisées sous le nom de "laitue de mer", ces ulves, sans risque quand elles sont fraîches, peuvent entraîner la mort quand elles se décomposent en raison du gaz qu'elles dégagent : l'hydrogène sulfuré (H2S). D'où la nécessité de les ramasser rapidement. Mais, facile sur le sable, cette opération s'avère difficile, voire impossible, dans des secteurs rocheux ou des vasières, par exemple à l'embouchure de rivières. C'est d'ailleurs dans les vasières que se sont produits les principaux accidents, conduisant à des intoxications aiguës, voire mortelles.

Avec AFP

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