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DOSSIER PARTENAIRE

Le bois, un matériau d’avenir

Déjà très présent dans le quotidien des français, le bois devrait ainsi voir son usage accru au cours des prochaines années pour répondre à l’urgence écologique, poussé par l’action combinée des pouvoirs publics et de l’opinion publique.

On le sait, les forêts sont des alliées de poids dans la lutte contre le réchauffement climatique. Via le mécanisme de photosynthèse en particulier, les arbres captent et séquestrent tout au long de leur croissance le CO2 présent dans l’atmosphère, pour y rejeter de l’oxygène. Chaque année en France, les 17 millions d’hectares de forêts permettraient ainsi d’absorber l’équivalent de 83 millions de tonnes de CO2, soit environ 18 % de nos 465 millions de tonnes émises.

Mais au-delà de ce rôle de puits carbone, les forêts françaises fournissent également un matériau précieux dans un contexte de transition écologique : peu énergivore lors de sa transformation, le bois constitue aussi une ressource renouvelable lorsqu’il est issu de forêts gérées durablement. C’est le cas en France, où environ 56 millions de m3 de bois seraient récoltés chaque année, soit la moitié de l’accroissement naturel de la forêt française, selon l’IGN En sus, le bois transformé continue à stocker durablement le carbone séquestré par les arbres pendant sa durée de vie, un bénéfice optimisé dans des cas d’utilisation longue. Autre bénéfice durable, le bois peut se substituer à des matériaux plus énergivores et émetteurs de CO2 et remplacer une partie des énergies fossiles.

Vers un usage accru dans la construction

Autant d’atouts qui donnent aujourd’hui au bois une place de choix dans les stratégies de décarbonation de l’économie déployées par les pouvoirs publics. Entrant en vigueur en 2022, la réglementation environnementale RE2020 vise notamment une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur de la construction d’ici 2031. Pour ce faire, elle mise entre autres sur un recours plus courant au bois et matériaux biosourcés, « qui stockent le carbone pendant la durée de vie du bâtiment », et plus globalement sur une mixité accrue des matériaux utilisés, en associant par exemple le bois et le béton.

L’enjeu est important, puisque le secteur du bâtiment est aujourd’hui l’un des plus émetteurs de gaz à effet de serre, et la marge de progression importante : « (…) bien que tout à fait maîtrisées et réalisées à coûts compétitifs, les maisons à ossature bois représentent moins de 10 % du marché de la maison individuelle neuve en France », indique ainsi le ministère de la Transition écologique. En ce qui concerne les logements collectifs, cette part est encore plus faible.

En attendant, les Français eux-mêmes en semblent déjà convaincus, à en croire une enquête menée par CSA pour la filière bois française : le bois a un rôle clé à jouer pour diminuer l’empreinte carbone de l’industrie. Ainsi, 66 % d’entre eux déclarent estimer que le bois est le matériau de construction « le plus écologique » -devant la brique et le verre- et 89 % disent approuver la décision du gouvernement d’utiliser davantage de bois dans la construction de bâtiments neufs afin de réduire les émissions du secteur.

Le saviez-vous ?

Livrée en juin 2021 et culminant à 55 mètres, la tour Hypérion, à Bordeaux, est le plus haut bâtiment en bois de France. Au niveau mondial, c’est la tour « Mjøstårnet » en Norvège qui détient le record, avec 85 mètres.

En parallèle, les Français plébiscitent également le bois pour d’autres usages. En 2018, on comptait par exemple dans l’Hexagone entre 7 et 8 millions de foyers équipés d’un appareil de chauffage au bois-énergie, et la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie ambitionne de porter ce chiffre à 9,5 millions d’ici 2023, et entre 10 et 11 millions à horizon 2028.

« Première source d’énergie renouvelable utilisée en France (NDLR : Le bois-énergie représentait en 2019 près de 36 % de la production primaire d’énergies renouvelables en France), le bois doit fortement contribuer aux objectifs climatiques et énergétiques du pays », annonçait notamment l’ADEME en 2018. Dans ce cadre, le bois affiche un autre atout non négligeable, puisque les déchets, par exemple la sciure de bois, peuvent être recyclés et valorisés dans une démarche d’économie circulaire.

Au-delà de l’argument écologique, le bois peut également attirer pour son coût lorsqu’il s’agit de se chauffer, puisqu’il représente aujourd’hui l’énergie la moins chère du marché. Reste un bémol : si « l’usage du bois (ou des granulés) pour le chauffage domestique est une source d’énergie neutre en carbone », la pollution atmosphérique aux particules fines engendrée en particulier lors de l’utilisation d’appareils anciens représente un véritable risque sanitaire. Face à l’enjeu, le Gouvernement a publié un plan d’action devant permettre de réduire de 50 % d’ici 2030 ces émissions et visant notamment au remplacement de 600 000 appareils à horizon 2025.

Déjà très présent dans le quotidien des français sous forme de papier, d’emballages (colis-carton, emballage alimentaires en bois déroulé), dans la logistique (palettes, caisses de transport) ou encore de mobilier et dans l’aménagement des logements (terrasse, bardage, parquet, isolation…), le bois devrait ainsi voir son usage accru au cours des prochaines années pour répondre à l’urgence écologique, poussé par l’action combinée des pouvoirs publics et de l’opinion publique. La filière forêt-bois, qui représente aujourd’hui près de 400 000 emplois dans l’Hexagone, se prépare en conséquence pour répondre à cette demande qui devra également comprendre que le matériau bois vient de la récolte des arbres en forêt.

En partenariat avec le Comité national pour le développement du bois.