Cigarette électronique jetable aux goûts fruitées, la "puff" s'est rapidement imposée comme un phénomène de mode auprès des plus jeunes. Un constat qui se traduit en chiffre, puisque selon un sondage de l’ACT-Alliance contre le tabac et l’institut BVA (novembre 2023), 15 % des 13/16 ans l’ont déjà utilisé.
D’ailleurs, "47 % d’entre eux ont commencé leur initiation à la nicotine à travers la 'puff' et 23 % d’entre eux se sont ensuite tournés vers d’autres produits du tabac et de la nicotine", ajoute l’étude.
Un produit difficile à recycler
Au-delà des enjeux sanitaires, un autre aspect préoccupant se dissimule derrière ce produit : son impact environnemental. En effet, pour environ 8 euros, la "puff" offre 500 à 600 bouffées, soit l’équivalant d’environ deux paquets de cigarettes, avant de se transformer en déchet, puisqu’elle n’est pas rechargeable. Un problème majeur lorsque l’on sait que cette pièce en plastique, dont la batterie renferme environ 0,15 g de lithium et des métaux lourds, est impossible à recycler.
Conscient de cet enjeu, un collectif de plus de vingt personnalités (médecins, tabacologues et défenseurs de l’environnement) publiait en avril 2023 dans les colonnes du journal Le Monde une tribune dans laquelle il dénonçait notamment "un nouveau produit plastique électronique à usage unique qui se retrouve d'ores et déjà en tant que déchet sur les plages".
Une menace pour l’environnement
Si les rivages sont donc touchés, ce sont plus largement les sols et les océans qui subissent les conséquences de cette pollution à grande échelle. Au Royaume-Uni par exemple, trois médias britanniques ont révélé dans une étude parue en 2022 que deux "puffs" étaient jetées en moyenne chaque seconde sur le territoire. Autant de déchets qui s’additionnent donc aux 4 500 milliards de mégots jetés dans l’environnement chaque année, d’après les chiffres de l’OMS.
Vers une fin de commercialisation ?
Les autorités ont décidé d’intervenir face à la situation. Le 21 mars 2024, un accord a été trouvé entre députés et sénateurs pour créer un projet de loi plus strict. Selon le site gouvernemental vie-publique.fr, le projet inclut notamment "d’interdire la fabrication, la mise en vente, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit des cigarettes électroniques jetables ou à usage unique, dites 'puffs'."
Pour aller plus loin : "Comment vivre presque sans plastique ?"
Si les députés et le gouvernement espèrent une suppression des cigarettes électroniques jetables d’ici septembre 2024, le texte "doit encore être définitivement voté par l'Assemblée nationale et le Sénat, avant sa promulgation."
En outre, suite à la commission mixte paritaire, la ministre de la Santé a également "annoncé sa décision de notifier immédiatement le texte à la Commission européenne", qui a jusqu’à fin septembre pour se prononcer.