Selon "The Shift Project", "aucune trajectoire réaliste ne peut conduire à l'objectif sans réduire la croissance du trafic" anticipée. Celle-ci devrait être de 4% par an une fois la crise du Covid-19 passée en 2024, selon les projections de l'Iata, l'organisation qui fédère des compagnies aériennes du monde entier. Dans un rapport auquel ont contribué des professionnels du secteur aérien (ingénieurs, contrôleurs, pilotes...), "The Shift Project" appelle à définir un "budget carbone", c'est-à-dire la quantité de CO2 que le transport aérien pourra émettre dans les 29 prochaines années pour rester dans les clous de l'accord international de 2015, qui prévoit de limiter la hausse moyenne des températures à 2°C en 2100, par rapport à la fin du XIXe siècle.
"The Shift Project", dont la raison d'être est d'oeuvrer "en faveur d'une économie libérée de la contrainte carbone", extrapole ce "budget carbone" des projections du GIEC sur le plafond théorique des émissions cumulées de 2018 à 2050 et de la part des émissions de CO2 du secteur aérien, qui représentaient en 2018 2,56% du total. L'industrie aéronautique fait valoir que ses émissions globales ne représentent qu'une fraction de celles du chauffage ou de l'industrie, et que les aéronefs progressent constamment en termes de consommation de carburant, qu'il faut également décarboner.
1% de la population responsable de la moitié des émissions
Mais le "think tank" pointe que malgré ces avancées, "les émissions de CO2 ont augmenté de 42% entre 2005 et 2019 du seul fait de la croissance du trafic". Et que "ramenés au nombre de voyageurs uniques", ces niveaux "prennent une tout autre dimension": 1% de la population mondiale était responsable de 50% des émissions du secteur en 2018. Même dans un scénario optimiste, qui verrait se concrétiser en 2035 la promesse d'un avion à hydrogène, et le recours massif à d'autres carburants alternatifs, tout le "budget carbone" de l'aérien serait épuisé avant 2050, selon le groupe.
Parmi les solutions qu'il évoque figure une augmentation de l'enveloppe au-delà de 2,56%, une décision à coordonner au sein d'instances internationales qui pour l'instant n'ont même pas défini de "budget carbone" sectoriel, et s'effectuerait au détriment d'autres activités; ou la limitation de la croissance du trafic, via par exemple une "taxe progressive indexée sur la fréquence des voyages et la distance parcourue".
Avec AFP.
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