En France, les importations représentent 31,9 % des produits bio vendus sur le territoire national, selon les chiffres de l’Agence Bio.
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Environnement

Après un rude été, la FNSEA veut concilier "planification alimentaire et écologique"

Cultiver et en vivre dans un monde bouleversé par le changement climatique: la présidente du syndicat agricole majoritaire FNSEA, Christiane Lambert, a appelé mardi à concilier "planification alimentaire et écologique", en présentant les dossiers prioritaires de la rentrée 2022.

"Nous sommes déterminés à agir et à faire comprendre cette nécessaire double planification, à la fois alimentaire et écologique", a-t-elle affirmé. "L'agriculture sait qu'elle a un certain nombre de progrès à faire", a reconnu Christiane Lambert, qui a dit soutenir la fixation d'objectifs environnementaux tant qu'ils s'articulent avec "paliers et moyens d'accompagnements (...) et tant que la sécurité alimentaire n'est pas pénalisée".

Irriguer et s'adapter

L'épisode de sécheresse historique qui frappe l'Europe, affectant "44 % des surfaces agricoles européennes", a rappelé l'urgence pour le secteur de s'adapter au plus vite au changement climatique.

Parmi les solutions, la FNSEA défend un recours accru au stockage de l'eau et à l'irrigation, qui ne font pas l'unanimité parmi les syndicats agricoles et associations environnementales.

Les Chambres d'agriculture ont également présenté mardi un projet qui doit permettre d'accompagner 100 000 agriculteurs d'ici à 2030 pour identifier les forces et les faiblesses de leurs exploitations face à l'accumulation des crises climatiques. Elles réaliseront des diagnostics en 2023, afin d'aider quelque 5000 à 10 000 premiers exploitants à prévoir leurs assolements en 2024, a détaillé leur président Sébastien Windsor.

Négocier sous tension

Autre sujet brûlant : les négociations commerciales plus tendues que jamais avec la grande distribution, et qui ont même fait l'objet d'un rappel à l'ordre du gouvernement vendredi pour appeler les enseignes à accepter les hausses de prix, notamment dans le secteur du lait.

Son prix standard a augmenté de 27 % sur un an en mai, mais le prix versé en France reste en moyenne inférieur à celui des pays européens, selon les Chambres d'agriculture. Dans cette rude négociation, éleveurs et agriculteurs réclament d'être payés au juste prix sous peine de disparaître, alors que près de la moitié des 400 000 exploitants français partiront à la retraite d'ici cinq ans.

Face à des coûts de production qui n'ont cessé de s'envoler et alors que les prix de l'électricité et du gaz ont flambé, la FNSEA s'inquiète pour certaines industries agricoles très consommatrices d'énergie lors de la phase de transformation, comme le lait, le maïs ou la betterave sucrière.

Réforme de l'assurance récolte

Face au risque climatique, la FNSEA appelle les agriculteurs à s'assurer - ils ne sont que 30 % à être assurés aujourd'hui en grandes cultures et 5 % en arboriculture -, mais bataille sur le seuil de franchise pour les exploitants.

La vaste réforme de l'assurance récolte, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2023, mettra fin au système actuel, qui fait cohabiter le régime de calamité agricole - lequel peut être déclenché après un épisode climatique sévère mais exclut les grandes cultures et la vigne - et le régime assurantiel. Verra le jour "un régime universel d'indemnisation" dont les modalités opérationnelles, notamment les seuils de franchises, ne sont pas encore fixées par le gouvernement et font actuellement l'objet d'âpres discussions entre agriculteurs, assureurs et Etat.

La FNSEA plaide pour un seuil de "déclenchement" de prise en charge à 20 % de pertes de production, contre 30 % actuellement. Le syndicat veut voir appliquer le règlement européen Omnibus, qui permet le subventionnement à 70 % des cotisations d'assurance, contre 65 % aujourd'hui.

"Vivre avec" la grippe aviaire

Alors qu'habituellement l'été marque la fin de l'épizootie de grippe aviaire, plus dévastatrice que jamais cette année avec plus de 19 millions de volailles abattues, plusieurs cas ont été récemment découverts ces dernières semaines, notamment en Bretagne, faisant craindre que le virus soit devenu "endémique", a expliqué Joël Limousin, vice-président de la FNSEA. Si le "repeuplement" est en bonne voie pour les poulets et les dindes dans les élevages décimés au printemps, "on a un vrai problème sur les canards", a-t-il reconnu : les élevages de palmipèdes ne sont actuellement repeuplés "qu'à 50 %".

Pour la FNSEA, il va donc falloir "vivre avec" cette maladie, et renforcer les dispositifs de biosécurité, avec des prélèvements plus systématiques, en attendant un vaccin, sans doute pas avant l'année prochaine.

Avec AFP. 

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