L'hébergement marchand représente 7 % des émissions de gaz à effet de serre du tourisme.
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Environnement

Hôtels durables : quelles actions mettre en place ?

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L’industrie hôtelière est elle aussi confrontée à des défis environnementaux et sociaux pressants. Pour répondre aux enjeux de sobriété, comme tout secteur, il est impératif que l’hôtellerie rejoigne aussi la transition vers la durabilité. 

Les touristes sont de plus en plus demandants de démarches RSE de la part des hébergements touristiques marchands. Selon une étude menée par Booking en avril 2023, 77 % des Français interrogés déclarent vouloir voyager de manière plus durable au cours de l'année à venir. Dans le même temps, "la transition des hôtels vers la durabilité procurerait aux hébergeurs un avantage concurrentiel", observe Guillaume Jouffre, co-fondateur de Greengo, plateforme de réservation d'hôtels et locations saisonnières durables. Pour répondre à cette demande, il explique des mesures et transformations à la disposition du secteur pour rendre les hébergements plus durables.

Une pluralité d'outils de calcul à disposition des hôteliers 

Sur son site, pas d'hôtel ou location saisonnière en dehors de la France, Greengo sélectionne et propose des hébergements éco-responsables en s'appuyant sur un calcul Ecoscore et CO2score. Élaborés à partir de 312 points de données de l'Ademe et alimentés par la recherche scientifique, "ils permettent de donner un autre regard où le CO2 est une des métriques principales". Les calculs d'impact environnemental dessinent pour les hôteliers les leviers d'actions à initier pour réduire leur empreinte et gagner en durabilité.

Aux calculs mis en place par Greengo s'ajoutent les référentiels de l'Ademe. L'agence de la transition écologique modélise de "précis instruments pour permettre aux acteurs hôteliers de mesurer leur empreinte", dont la Base Carbone pour calculer leur bilan GES à partir des modes de déplacements des employés, les achats, la construction des infrastructures, ou l'énergie du bâtiment. 

Dans un second temps, les labels reconnaissent aussi les démarches de durabilité mises en place. "Suivant un cahier des charges sérieux", Clef Verte et Ecolabel européen, le second piloté par l'Ademe, sont des labels rigoureux dans leur référentiel et présentent "peu de travers", d'après Guillaume Jouffre. Il rappelle toutefois que le label n'implique pas d'être parfaitement écologique : "Il y a le label et l'esprit, ça ne fait pas tout, c'est un ensemble".

Une meilleure gestion des ressources énergétiques

Greengo dresse une grille de 113 critères s'inscrivant dans une démarche de durabilité et explorant plusieurs pistes d'actions : achats responsables, alimentation, éco-construction, énergie, transport. "Évidemment, les hébergeurs n'ont pas tous le même niveau d'engagement ou de maturité, mais on tient à sélectionner les personnes qui ont une démarche sincère", prévient Guillaume Jouffre. 

Parmi ces critères, la gestion responsable des ressources figure comme l'un des piliers clé pour transitionner vers une hôtellerie durable. Pour un hébergement marchand, les besoins en énergie émettent 3,3 kgCO2e par nuitée selon le rapport Bilan GES du tourisme de l'ADEME. Les hôtels peuvent adopter des pratiques de conservation de l'eau, telles que la réutilisation des serviettes, la collecte des eaux de pluie pour l'irrigation des espaces verts, ou encore l'installation de systèmes de plomberie à faible débit, bien compris par les hôtels des parcs Disneyland et leurs pommeaux de douche ludiques pour économiser les ressources en eau.

La rénovation et l'éco-construction permettent également d'intégrer en amont la meilleure gestion des ressources : "panneaux solaires, matériaux bio-sourcés, toits végétalisés". Le tout présente un double impact positif puisque "les économies d'énergie et la réduction des émissions de CO2 se traduisent dans les factures", poursuit Guillaume Jouffre.

Restructurer une offre de restauration végétarienne, bio et locale

Bio, de saison, locale, végétarienne, les propositions d'assiettes du buffet petit-déjeuner des hôtels ne sont pas exemptées de la transition. L'Ademe estime que, lors de son séjour, la restauration d'un touriste émettra 5kgCO2e par jour. Guillaume Jouffre, co-fondateur de Greengo ajoute la "possibilité de disposer d'un jardin ou de pratiquer la permaculture". Mieux encore, si l'hébergeur est également agriculteur bio. Les hôtels peuvent limiter le gaspillage alimentaire et réduire leur production de déchets en proposant un buffet petit-déjeuner en vrac : fini les portions individuelles de confiture ou de beurre. 

"Le transport reste le nerf de la guerre"

Le transport est le principal facteur d'émissions de carbone du tourisme, principalement lié par aux transports des voyageurs. Plus encore, "la mobilité sur place des touristes représente 25 à 30 % des émissions du séjour". Guillaume Jouffre suggère par exemple aux hébergeurs de proposer des vélos cargo pour réduire l'impact du transport sur place. 

Dans ces critères, Greengo prend en compte la proximité avec une gare et des points d'arrêts de transport en commun. D'après un comparateur Les Échos, 52 % des 1250 trajets étudiés sont plus rapides en train qu'en voiture. 

Sur les 7000 hébergements référencés par Greengo, aucun ne remplit l'intégralité de la grille de critères de durabilité. S'il est difficile de cocher toutes les cases, les hôtels disposent d'ores et déjà de pistes d'actions pour réduire leur impact environnemental et renforcer leur attractivité auprès des voyageurs soucieux de l’environnement. 

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