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HUMEUR

Faire la lumière sur la pollution lumineuse

"Que l'état assume enfin ses responsabilités", résume Anne-Marie Ducroux, dynamique présidente de l'ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne). Objet de son courroux, la lenteur de l’administration à en finir avec la pollution lumineuse.

Revisitant le passé, l'association rappelle qu'un décret de 2012 imposait l'extinction des enseignes et des publicités lumineuses entre une heure et six heures, durant la nuit. Cette mesure de bon sens, capable d’économiser une précieuse énergie sans véritablement affecter la promotion des annonceurs, aurait dû rentrer en application dans les plus brefs délais.

Or, il faudra attendre le 1er juillet dernier pour que l'extinction soit vraiment imposée avec plan de contrôle à la clef. Vraiment imposé ? De nombreux témoignages prouvent que le contrôle et les sanctions ne sont toujours pas au rendez-vous.

Ce constat renvoie à un autre dossier comparable. L'arrêté de 2013, portant sur l’extinction lumineuse des façades, vitrines et bureaux non occupés. Là encore, l'ANPCEN dans sa vigilance a voulu en savoir plus en dressant un bilan de 500 constats et photos, avant et après une heure du matin dans plus de 13 des plus grandes villes de France. Rien de changé (ou presque) sous les étoiles, la lumière continue de rayonner allègrement.

On sait que la quantité de lumière émise a augmenté de 94 % depuis les années 90 en France.

Parmi les revendications de l'ANPCEN, la mise à jour complète des informations relatives aux enseignes. Actuellement, le chiffre de 3,5 millions d'enseignes circule sans qu'il ait jamais été contrôlé. En revanche, on sait que la quantité de lumière émise a augmenté de 94 % depuis les années 90 en France.

Si l'ANPCEN s'investit tant pour redonner aux étoiles leur luminosité, ça n'est pas par rejet du "progrès", mais bien parce qu'il est désormais avéré que la pollution lumineuse affecte notre santé et bouleverse le cycle de la biodiversité au point de gravement l'affecter. Ce ne sont pas tant les lois qui nous manquent, mais leur mise en application....