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Environnement

Européennes : cacophonie à gauche sur le climat

Cinq têtes de listes de gauche pour les élections européennes, Manon Aubry (LFI), Yannick Jadot (EELV), Raphaël Glucksamnn (PS) Ian Brossat (PCF) et Benoît Hamon (Générations) ont toutes défilé pour le climat, vendredi à Paris, mais chacune de leur côté et en s'évitant soigneusement.

À deux jours du scrutin européen, alors que l'écologie s'est imposée comme l'un des thèmes centraux de la fin de campagne, les leaders de la gauche française se sont renvoyés la responsabilité de l'impossible union : "Pas de notre fait", selon M. Brossat ; "Les autres sont ceux qui nous ont gouvernés pendant tant d'années, et le PCF est pour le nucléaire", pour Mme Aubry ; Claire Nouvian, l'un des co-listières de la liste PS-Place publique a elle rappelé avoir "proposé à deux reprises à Yannick Jadot d'être à la tête d'une liste d'union, ce qu'il a refusé à chaque fois".

"S'il y a un mouvement politique qu'on ne peut pas accuser de récupération, c'est les écologistes. Pour les autres, reconnaissons qu'en période électorale ils sont plus écologistes que quand la période électorale est terminée", leur a répondu le leader EELV, à quelques dizaines de mètres.

Au milieu de plusieurs centaines de lycéens et étudiants, à la faveur d'une "grève" des jeunes prévue dans plusieurs pays pour l'action climatique, les candidats ont pourtant tous défendue leur présence, le candidat communiste reconnaissant par ailleurs "des éléments de convergence entre nous".

"Je fais le voeu que, dès le lendemain des élections européennes, nous soyons capables de nous reconstruire. Je ne veux pas insulter l'avenir : demain, nous sommes condamnés à travailler ensemble", a encore avancé Ian Brossat, dont la liste est créditée par les études d'opinion d'environ 3,5 % d'intentions de vote, sous le seuil des 5 % pour envoyer des parlementaires à Strasbourg.

"Tout le monde propose des mesures écologistes, mais personne ne dit qui paie : la transformation écologique ne fonctionnera que si elle est juste socialement", a pour sa part taclé Raphaël Glucksmann, dont la liste est elle-aussi menacée de ne pas atteindre les 5 %.

Benoît Hamon a pour sa part vu dans ce défilé "la démonstration qu'il eut été sans doute beaucoup plus simple de faire une grande liste de l'écologie et de gauche". "Mais on ne va pas pleurer et passer son temps à le regretter", a ajouté celui qui a quitté le PS pour fonder son propre parti, Générations, il y a deux ans.

En creux, c'est l'ordre d'arrivée des listes, dimanche soir, qui est en jeu, LFI disputant à EELV la première place à gauche, derrière LREM, le RN et LR. Quitte à essuyer un procès en récupération du mouvement lycéen ? "On n'a pas attendu les élections pour être dans les marches pour le climat", jure Yannick Jadot.

Mme Aubry lui rendu a la pareille : "Jadot, il était pour la taxe carbone. Cette marche climat, ça n'est pas la première, pas la dernière. Nous serons présents bien après le 26 mai".

Avec AFP.

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