L'Euro 2024 entend s'imposer comme "une référence en matière d’événements durables dans le monde du sport et comme un moteur du développement durable dans l’écosystème du football et dans la société, en Allemagne comme dans toute l’Europe."
Organisé en Allemagne, pays triple vainqueur de l'Euro, la 17ème édition de la compétition, organisée par l'UEFA - union des associations européennes de football- veut se distinguer de la FIFA (fédération internationale de football association) de par un modèle plus vertueux pour la planète.
L'UEFA mise sur les transports
La dernière édition, organisée en 2021 était particulière puisque organisée aux quatre coins de l'Europe - dans 11 pays. L'empreinte écologique de cet événement avait été de 450 000 tonnes de CO2. En cause, le déplacement des équipes et des suppporters. À titre d'exemple, lors de leurs trois premiers matchs de phase de poule, les Suisses se sont déplacés à Bakou, à Rome avant de revenir à Bakou pour leur dernier match. C'est donc plus de 20 000 kilomètres qui ont été effectués en seulement trois rencontres.
Pour réduire son impact, l'Allemagne mise sur son réseau ferroviaire. Un partenariat a été mis en place avec la compagnie de chemins de fer nationale, Deutsche Bahn. Pour les détenteurs de billets, ils pourront bénéficier de tarifs réduits sur les billets nationaux longue distance, et pour ceux se rendant en Allemagne depuis l'étranger, un passeport InterRail Euro 2024 est proposé depuis 32 pays d'Europe à destination de l'Allemagne.
Le planning des matchs a lui aussi été pensé pour limiter les déplacements, une vingtaine de matchs se jouant à moins de 50km de distance les uns des autres. Bonne nouvelle, aucun stade n'a été construit spécialement pour l'occasion.
7 milliards pour la compensation carbone
Les transports ne sont pas le seul levier d'action de L’UEFA qui précisait en janvier dernier que "pour chaque tonne d’émission de CO2 émise dans le cadre de l’Euro 2024, 25 € seront reversés au Fonds pour le climat." Cela devrait permettre, toujours selon l'association, de couvrir l’émission de 280 000 tonnes de CO2, en finançant certaines initiatives environnementales.
4 000 demandes de compensation ont été faites à ce jour : 75 % des projets concernent l'énergie, avec notamment des projecteurs LED, des panneaux solaires, des systèmes d'irrigations intelligents ou encore des pompes à chaleur.
Prévenir, réduire et compenser
Dans les stades, les boissons seront servies dans les désormais traditionnels éco-cup, et des saucisses véganes seront mises en vente. Les équipes devront - lors des phases de groupes - prendre le train ou le bus sur deux de leurs trois déplacements. C’est par exemple le cas pour l’équipe de France, qui prendra le car à deux reprises pour ses matchs à Dortmund et Düsseldorf.
En bref, cet Euro se veut être "climatiquement neutre", et se base pour cela sur trois principes, appuyés sur un rapport de l’Oeko-Institut, publié en septembre 2022 : "Prévenir, réduire et compenser".
Pour aller plus loin : “Sport et écologie : mode d’emploi”
Le troisième plus grand événement sportif au monde
Malgré les bonnes volontés de l'UEFA, un tel événement rend compliqué, voire impossible, la neutralité carbone. L'Euro reste le troisième plus grand événement sportif au monde, après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football. Cette volonté de sobriété peut donc être rapidement mise à mal par la réalité de cette compétition internationale. Voulu comme "le championnat le plus durable de tous les temps", l'Euro aura du mal à être parfait, bien que ce petit pas pour l'environnement soit préférable à l'inaction.
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