Le transport des spectateurs est le poste d’émission de gaz à effet de serre (GES) le plus important lors d’une rencontre, représentant près de 65% des émission, dont 90% sont dûes à l’usage de la voiture. (The Shift Project)
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Société

"Décarbonons les stades" le nouveau rapport de The Shift Project

The Shift Project a publié fin mars un rapport intermédiaire dans lequel il évalue l’empreinte carbone des grandes manifestations sportives dans les stades. 

Créé en 2010, The Shift Project est un think tank présidé par Jean-Marc Jancovici. Il œuvre pour une économie libérée des énergies fossiles, en proposant des solutions et des stratégies pour réduire les émissions de carbone à grande échelle. L'association se distingue par ses analyses et ses propositions concrètes, visant à influencer les politiques publiques et les comportements individuels. À l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024, leur nouveau rapport met en évidence les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les événements sportifs. 

Objectifs du projet

Le projet du rapport "décarbonons les stades" émerge d'un constat de professionnels du secteur : "Beaucoup de choses se passaient sur les questions environnementales au sens large, mais il était difficile d'évaluer la pertinence de certains projets puisqu'il n'y avait pas de référentiel. L'intérêt du projet aujourd'hui, c'est de construire un rapport qui servira de base sur les questions climatiques et énergétiques dans le secteur," explique Alan Lemoine, chargé de projet sport au Shift Project à ID.

Pour l’heure, le rapport intermédiaire se concentre uniquement sur le football et le rugby, deux des plus grandes fédérations sportives françaises. L’objectif est de se baser sur ces sports pour établir des modèles et une méthodologie qui pourront ensuite être appliqués à l’ensemble du secteur sportif

L'impact des événements sportifs 

Les résultats du rapport montrent que les émissions par personne ne diffèrent pas en fonction de la capacité du stade. Cependant, dès lors qu’un événement a une portée internationale, une augmentation significative des émissions est observée. Les grands déplacements internationaux des spectateurs sont un facteur clé de cette augmentation.

Alan Lemoine explique que "le parallèle avec les Jeux olympiques peut être intéressant à faire, bien que notre rapport se concentre sur des événements au maximum européens, et que les jeux seront planétaires. Mais les flux seront similaires : des gens qui mangent, des stades avec des systèmes énergétiques, et surtout le déplacement des spectateurs qui viendront du monde entier".

Pour aller plus loin :Sport et écologie : mode d’emploi” 

Vers une décarbonation globale du secteur sportif ? 

Un nouveau rapport est attendu en juillet. Ce rapport abordera les leviers de décarbonation possibles pour les transports, l’énergie, l’alimentation et les infrastructures. Il prendra en compte les sports amateurs, en évaluant les émissions générées par les pratiquants hebdomadaires et mensuels, ainsi que par les entraînements et les matchs.

Avec une telle analyse, le Shift Project espère influencer les politiques et les pratiques pour des événements sportifs plus durables et respectueux de l’environnement.