Le bourgeonnement des arbres, le retour de leur feuillage ou encore l’ouverture des fleurs...Si le printemps est attendu chaque année après un hiver rude, son retour advient plus tôt dans les villes que dans le reste du territoire. La raison ? La pollution lumineuse, qui affecte la croissance des plantes.
Ce constat est issu d’une étude publiée dans la revue Science de la chercheuse Lin Meng de l’Université Berkeley à San Francisco. D’après les résultats obtenus, le développement des végétaux lié au printemps arrive en moyenne six jours plus tôt dans les villes par rapport au reste du territoire.
For illuminating how warmer temperatures and artificial light in cities alter the timing of urban tree leafing, @Linmengmet is the grand prize winner of the 2021 Science & SciLifeLab Prize for Young Scientists.
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— Science Magazine (@ScienceMagazine) November 25, 2021
La chercheuse met notamment en cause les éclairages nocturnes des villes (lampadaires, panneaux publicitaires...) dans la provocation de ces phénomènes. Leur lumière constante affecte le cycle naturel jour-nuit du développement des plantes, les empêchant ainsi de se régénérer correctement durant la saison hivernale. Ce développement accéléré perturbe la correspondance plante-pollinisateur, et rend les végétaux incapables de jouer leur rôle d’absorption des gaz carboniques présents en ville.
Les fêtes de Noël contribuent également au réchauffement des villes
À l’heure des fêtes de Noël, qui voient les villes se parer d’illuminations encore plus importantes, ce phénomène tend à s’aggraver. En 2014, un rapport de la NASA relayé dans la revue Smithsonian Magazine a montré que la luminosité de certaines zones urbaines des États-Unis augmente de 30 à 50 % au cours des semaines entre Thanksgiving et le Jour de l'An. Selon les travaux de Lin Meng, le nombre croissant de ces éclairages publics provoque des différences de températures de près de 3°C entre les zones urbaines et rurales.
Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à être exposés à la pollution lumineuse. En France, l’ADEME estime que la puissance fournie pour les illuminations de Noël est de près de 1 300 Mégawatts , soit la puissance délivrée par une tranche nucléaire récente à pleine charge. L’éclairage public correspond quant à lui à 41 % de la consommation d’électricité des communes et émet annuellement 670 000 tonnes de CO2.
Face à ce problème, la loi de 2018 sur l’éclairage public a interdit ceux des commerces entre 1 heure et 6 heures du matin. Toutefois, cette réglementation est rarement respectée, malgré ce gaspillage d’énergie constaté et son impact écologique.
En réponse, des initiatives citoyennes se sont lancées pour agir contre la lumière artificielle de nuit. Dans plusieurs villes, des collectifs de sportifs se sont notamment formés pour des opérations lights off, qui consistent à éteindre soi-même les lumières des vitrines des commerces en effectuant des acrobaties dignes du parkour.
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