Comprendre les mécanismes biologiques d’adaptation aux conditions climatiques extrêmes, c’est l’objectif de cette étude publiée le 15 mars dernier par des scientifiques de l’Inrae (Institut national de la recherche agronomique), l’Université de Bordeaux et l’Université pontificale catholique du Chili. Les scientifiques expliquent qu'il serait possible de se servir de ces résultats pour aider les cultures des milieux plus tempérés, à s'adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Décryptage.
Le désert : un milieu propice
Non, le désert n’est pas qu’une vaste étendue de sable. Certaines plantes se sont adaptées au fil des siècles à des conditions difficiles comme l’aridité, la forte luminosité, la salinité du sol et la faible teneur en azote. On trouve par exemple de nombreuses espèces de plantes dans le désert d'Atacama, en Amérique du Sud. Les chercheurs ont décidé de se pencher sur 24 d’entre-elles, comme certaines espèces de piment, de haricot vert et de tabac.
Des résultats prometteurs
Grâce à la métabolomique, c'est-à-dire l’étude de certains composants organiques tels que les acides aminés, acides gras et l’hydrate de carbone, les scientifiques ont recensé 39 molécules responsables de la résistance de ces plantes au climat désertique. Mais ce n’est pas tout, certaines de ces molécules sont également présentes dans le maïs, les pois, les tomates ou encore les tournesols. Cette découverte pourrait accélérer le travail des agronomes européens qui cherchent à améliorer la résilience de ces plantes au réchauffement climatique.
S'adapter au changement climatique pour préserver les rendements
Une adaptation nécessaire puisque le rendement de certaines espèces baisse. D'après l'Inrae, le maïs sera produit en plus petite quantité d'ici 2050, si les agriculteurs continuent d'utiliser les mêmes variétés qu'aujourd'hui. L'institut indique que la diversité génétique permettrait à ces cultures de résister au changement climatique.
Pour ce qui est des tomates, espèce originaire d'Amérique du Sud, sa tolérance au soleil est moindre dans les pays tempérés. Mais, en septembre 2016, le projet européen TomGEN a étudié les mécanismes qui permettent aux plantes d'être produites en grande quantité. Les pertes de rendement pourraient aller de 70% à 90% pour les fruits et légumes. La tomate sert alors de modèle car il existe des plants adaptés à la chaleur mais produisant des fruits de mauvaise qualité.
Les scientifiques responsables du projet TomGEN tentent d'identifier les gènes responsables de cette tolérance au soleil pour procéder à des croisements avec des tomates dites "élites". Selon eux, les nouvelles espèces créées auront bon goût et pourront résister au changement climatique.
Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !
Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre nouveau guide Idées Pratiques #10 : Vacances écolo, mode d'emploi
Au sommaire : état des lieux de l'impact du tourisme sur l'environnement, conseils et bons plans pour allier plaisir et écologie ... 68 pages de solutions pour préparer vos vacances en mode écolo.
Cliquez ici pour découvrir et commander votre guide Idées Pratiques.
#TousActeurs