Des manifestants réunis à l'appel de la Fnab, près de l'Assemblée nationale, le 7 février 2024, à Paris.
© MIGUEL MEDINA/AFP
Environnement

Des agriculteurs bio manifestent contre "la régression environnementale" du gouvernement

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"Bio et local, c'est l'idéal" et pourtant "la bio abandonnée" : environ 200 personnes se sont rassemblées mercredi près de l'Assemblée nationale à l'appel de la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) pour dénoncer la "régression environnementale" du gouvernement.

Après la mobilisation massive de la France agricole, à laquelle ils ont participé pour réclamer un revenu décent et défendre une production locale de qualité, ces agriculteurs sont venus dire leur "mal-être" et une "colère" intacte face au gouvernement, a constaté une journaliste de l'AFP.

Adrien Tanneau, producteur de lait bio dans le Finistère, estime que son mode de production sort "grand perdant" de la crise qui a éclaté en janvier, avec aucune annonce d'envergure pour la filière bio.

Pire, les manifestants dénoncent une "marche arrière" sur les normes environnementales, pour eux totalement contradictoire avec l'ambition pourtant affichée par l'Etat d'une transition agroécologique.

Au premier rang de leurs inquiétudes, la "mise en pause" du plan Ecophyto, qui vise à réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 2030 (par rapport à la période 2015-2017), annoncée par le Premier ministre Gabriel Attal.

"La régression environnementale, pour nous, ça va être l'invisibilisation de l'agriculture biologique, parce que jusqu'à présent, c'était ça la vraie alternative", a déclaré Philippe Camburet, président de la Fnab.

Faute de soutien, il redoute la "déconversion" de fermes bio qui "vont repartir en agriculture conventionnelle, réutiliser des pesticides et des engrais de synthèse".

Valoriser l'impact positif des agriculteurs bio sur l'environnement

La fédération est indignée par l'annonce d'une enveloppe d'aide de 50 millions d'euros : une somme "totalement dérisoire" qui ne "correspond qu'à quelques euros par ferme", estime Alan Testard, maraîcher en Ille-et-Vilaine.

Les organisations agricoles ont chiffré à "271 millions d'euros" le montant nécessaire "pour compenser les pertes du secteur de l'agriculture biologique en 2024", selon un communiqué distribué lors de la manifestation.

La Fnab réclame également une aide de 145 euros par hectare et par an pour valoriser l'impact positif des agriculteurs bio sur l'environnement.

"Ce serait une bonne valorisation des services écosystémiques que l'on rend, parce que ce qu'on fait en cultivant en bio, c'est préserver notre capital nourricier dans notre sol, notamment en luttant contre l'érosion" et en préservant la biodiversité, avance Noémie Calais, éleveuse de porcs noirs dans le Gers.

"L'environnement, c'est comme tout, ça devrait se payer. On entretient notre territoire de façon plus propre, tout ça, ça a des coûts. Si l'on veut être concurrentiel, il va falloir qu'un jour, le service public nous aide", conclut Adrien Tanneau.

Avec AFP.

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