Nous retrouvons Paul Rousselin à "La Ruche Paris", un espace de coworking et incubateur, situé à Paris dans le 20e arrondissement. Nous nous installons sur le toit-terrasse au troisième étage, où nous avons vu sur tous les toits de Paris, de Montmartre à Notre-Dame.
Paul Rousselin a co-fondé "Cueillette Urbaine" en 2016, dans un souci d’embellissement et de dépollution de la ville. Ingénieur de formation, il a constitué, avec son associé, une équipe d’agronomes chargée de réfléchir à des modes de production agricole adaptés au milieu urbain, et respectueux de l’environnement.
Cueillette Urbaine c’est …
- Une équipe de 6 personnes
- 7 projets en IDF
- 15 références clients
- Un chiffre d’affaires reposant à 80 % sur les potagers participatifs d’entreprise et à 20 % sur les fermes urbaines
- Plus de 10 projets pour les cinq années à venir
Les deux outils déployés par la firme sont les potagers participatifs - pour les entreprises, dont les employés peuvent récolter la production tout au long de l’année - et les fermes urbaines productives - utilisant des techniques telles que l’aéroponie et l’aquaponie. Si l’activité de Cueillette Urbaine repose à 80 % sur les potagers participatifs contre 20 % sur les fermes urbaines, Paul Rousselin explique vouloir inverser la tendance dans les années à venir. De nouveaux projets sont en construction avec la mairie de Paris, mais également des entreprises, des promoteurs immobiliers et des acteurs de la grande distribution. Le rôle de Cueillette Urbaine consiste à déployer ces outils de production et à s’occuper de leur maintenance, mais l’exploitation et la récolte relèvent, elles, de la responsabilité des clients.
Des enjeux différents de l'agriculture conventionnelle
L’enjeu premier est d’adapter l’agriculture dite "conventionnelle" à des milieux urbains, qui disposent d’écosystèmes très différents des écosystèmes ruraux. L'exploitation est notamment facilitée par l’accès à l’eau et à l’électricité. Le potager que nous avons visité profite également de l’îlot de chaleur du bâtiment, qui offre un climat favorable à des plantes habituellement cultivées sous serres. Enfin, les déchets organiques générés par les employés sont récupérés dans des lombricomposteurs : 500 grammes de ces déchets permettent de produire un kilo de fruits et légumes, nous explique Paul. Si les milieux urbains sont plus pollués que la campagne, la pollution de l’atmosphère ne menacent pas les cultures car le CO2 est bénéfique pour les plantes tandis que les particules fines, elles, restent au sol.
Cette initiative ne génère aucune émission de gaz à effet de serre, affirme Paul Rousselin, car tout fonctionne en circuits courts. Elle s’inscrit également dans une démarche de création de lien social. "Les espaces verts créent du bien-être" nous explique-t-il, et augmentent ainsi la productivité des employés tout en réduisant les risques de burn-out et de dépression.