Le 28 février dernier, le département de l’Hérault annonçait avoir expérimenté une piste cyclable en béton écologique. Fabriqué à partir de coquilles d’huîtres concassées, ce projet participe à l’élaboration de "routes durables". Et pour cause : le béton reste aujourd'hui largement critiqué pour son impact environnemental. Majoritairement composé de ciment, ce matériau s’avère très polluant puisqu’il représente 7 % des émissions mondiales de CO2 selon un rapport de l’Association mondiale du bêton et du ciment (GCCA), publié en 2021. Aux quatre coins de la France, des initiatives se multiplient pour permettre de fabriquer des bétons plus respectueux de l'environnement. Zoom sur quelques-unes de ces innovations.
Le Département expérimente un béton écologique et innovant à base de coquilles d’huîtres
Ce béton dont le sable est constitué de déchets conchylicoles est fabriqué en circuit court et a été utilisé sur la piste cyclable de Bouzigues
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— Département de l'Hérault (@Heraultinfos) March 30, 2022
Du bas carbone pour remplacer le clinker
Le béton est généralement composé de granulats, sables ou gravillons, d’eau, d’adjuvants et de ciment. Ce dernier matériau s’avère particulièrement polluant, notamment à cause du clinker, un constituant du ciment fabriqué à partir de la cuisson à très haute température du calcaire et de l’argile. Plusieurs solutions proposent donc de diminuer la dose de clinker, voire de le supprimer de la composition du béton.
La version bas carbone, bien qu’elle ne dispose pas d’une définition officielle est apparentée selon l’Union nationale des industries de carrières et des matériaux de construction à un béton aussi efficace mais moins polluant que le béton traditionnel. Il est le plus souvent constitué de ciment auquel est ajouté des additifs tels que le laitier de haut-fourneau (dont l’impact écologique reste semblable au clinker selon Elioth, un atelier d’ingénierie spécialisé dans les innovations bas carbone du bâtiment). D’autres substances comme la fumée de silice, les pouzzolanes ou les cendres volantes, issues de la combustion du charbon, peuvent remplacer le clinker.
Le béton végétal
A l’image du béton fait à partir de coquilles d’huîtres, le béton végétal, ou biosourcé, à base de fibres de bois, de liège, de chanvre, ou de lin, permet de remplacer les granulats. Selon la Cerema, les matériaux biosourcés constituent une excellente alternative en matière d’isolation acoustique et thermique, permettant alors de réduire la consommation de chauffage. Pour l’heure, il n’y a cependant pas de données suffisantes pour affirmer la durabilité de ce matériau, les premières constructions ayant été réalisées entre 1985 et 1990, selon l’Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux.
Le béton recyclé
Un autre enjeu du BTP est la gestion des déchets de construction et de démolition (DCD). Ils sont majoritairement réutilisés dans les infrastructures routières en tant que sous couches. Mais l’objectif à terme est de développer la réutilisation de ces matériaux de déconstruction dans la conception de nouveaux bétons. Le Projet National Recybeton a ainsi étudié entre 2012 et 2018 l’optimisation du recyclage du béton en France. Le projet voit dans ce processus plusieurs bénéfices : la réduction de la distance des transports de matériaux en amenant directement les DCD dans les zones de nouvelles constructions ou la diminution des déchets de démolition, réglant ainsi le problème de leur stockage dans des décharges.
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