Le réchauffement climatique n’est plus une menace lointaine pour le sport : il redessine déjà ses contours. Le WWF estime que les Français pourraient perdre jusqu’à deux mois d’activité sportive par an dans un monde à +4°C. Entre chaleur extrême, terrains dégradés ou manque de neige, les conditions de pratique évoluent pour les amateurs comme pour les professionnels.
Et les perspectives internationales sont tout aussi préoccupantes. D’après les données compilées par l’ONU, la moitié des anciennes villes hôtes des Jeux olympiques d’hiver pourraient être incapables d’organiser l’événement d’ici 2050, faute de neige ou de températures suffisamment basses.
Le changement climatique s’impose ainsi comme une contrainte incontournable pour le monde sportif. Chaque discipline, chaque événement, chaque territoire doit désormais composer avec cette instabilité croissante. Mais si le secteur subit de plein fouet ces aléas, il en est aussi l’un des contributeurs.
Des pratiques très émettrices
Les émissions générées par certaines disciplines suffisent à en montrer l’ampleur. En France, le football et le rugby représentent environ 2,2 millions de tonnes de CO₂e par an, soit l’équivalent des émissions annuelles d’une ville comme Rennes ou Lille. Le football français totalise à lui seul 1,8 million de tonnes, dont l’immense majorité provient du milieu amateur. À l’échelle mondiale, l’empreinte du football est estimée à 65 millions de tonnes de CO₂e par an, soit plus que les émissions annuelles de certains pays.
Pour comprendre d’où proviennent ces chiffres, le rapport "Décarbonons le sport !" publié par The Shift Project apporte un éclairage précis. Selon ses auteurs, 50 % des émissions du sport sont liées aux transports (déplacements des pratiquants, supporters, équipes et logistique), 18 % aux équipements (textiles, accessoires, chaussures) et 16 % aux infrastructures (construction, maintenance, énergie).
Ces données traduisent donc un fait essentiel : le sport repose sur des mécanismes d’organisation et de déplacement particulièrement émetteurs. Face à cette réalité, une question s’impose : comment faire évoluer les pratiques pour garantir la pérennité d’un secteur qui, historiquement, a toujours su intégrer de nouveaux codes, de nouveaux usages et de nouvelles valeurs ?
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MAIF, un acteur légitime et engagé
C’est dans ce contexte que certains acteurs du secteur s’interrogent sur leur rôle et leur capacité à accompagner la transition. Parmi eux, MAIF occupe une place particulière. Depuis plus de cinquante ans, l’entreprise est impliquée dans le mouvement sportif français. En tant qu’assureur, elle protège aujourd’hui 29 fédérations, dont 13 olympiques, soit plus de cinq millions de licenciés et 33 000 associations. En tant que partenaire, elle accompagne huit fédérations (athlétisme, aviron, basket-ball, volley, triathlon, course d’orientation, FFSU, UNSS).
Fort de cette expérience et de sa connaissance fine des réalités du terrain, MAIF a lancé MAIF Sport Planète en 2019, un programme visant à mettre le sport au service de l’éco-responsabilité. Son approche s’articule autour de plusieurs axes : sensibilisation du grand public, accompagnement d’événements dans leur transition, valorisation d’athlètes engagés et travail avec des associations expertes. Au fil des années, ce mouvement a permis de constituer un véritable écosystème et de structurer des outils (manifeste, guides pratiques, rendez-vous de formation) destinés à accompagner l’ensemble du secteur.
Mais, comme le reconnaissent de nombreux acteurs, la sensibilisation ne suffit plus. Pour répondre à l’urgence écologique, il devient nécessaire de structurer davantage les engagements et d’accompagner les organisations sportives dans la durée.
L’éco-conditionnalité : un nouveau levier pour accélérer la transition
C’est dans cette perspective que MAIF a mis en place l’éco-conditionnalité. Le principe consiste à intégrer des critères environnementaux dans les partenariats sportifs, au même titre que la visibilité ou les performances athlétiques. Concrètement, cela implique pour les organisations soutenues de s’engager dans une trajectoire d’amélioration mesurable : réalisation de bilans carbone, développement de plans de mobilité douce, optimisation des déchets, mobilisation de ressources internes dédiées, etc.
Plutôt que de se limiter à des directives, cette démarche propose un accompagnement concret aux structures, grâce à des référentiels, un soutien méthodologique et des outils élaborés avec différents partenaires.
Reste alors la question de l’appropriation par le grand public et les pratiquants. Pour rendre cette transition lisible, vivante et accessible, MAIF a imaginé un cadre narratif intitulé Les 4 Saisons de MAIF Sport Planète. Chaque saison correspond à un enjeu écologique directement lié aux pratiques sportives :
- l’automne, associé à la surconsommation d’équipements ;
- l’hiver, à la fragilisation de la montagne ;
- le printemps, à la préservation de la biodiversité ;
- l’été, aux tensions croissantes sur la ressource en eau.
Quatre athlètes de haut niveau donnent vie à ces récits et partagent leurs expériences pour sensibiliser un large public : Antoine Brizard (volley) pour la saison Automne, Marie Bochet (ski alpin handisport) pour l’Hiver, Blandine L’Hirondel (trail) pour le Printemps, et Nicolas Gestin (canoë-kayak) pour l’Été.
Une première illustration avec la saison Automne
C’est avec l’Automne que MAIF a inauguré le cycle des "4 Saisons de MAIF Sport Planète". Consacrée à la durée de vie des équipements sportifs, cette première saison ambitionne d’encourager une consommation plus responsable et de limiter le gaspillage, alors même que l’utilisation des matériels reste souvent sous-optimale. Selon une étude menée avec Kantar, 83 % des Français estiment posséder "le strict nécessaire", mais 69 % n’utilisent pas tout ce qu’ils possèdent, 49 % ne réparent jamais leur matériel et 25 % ne l’ont jamais donné ou revendu.
Pour répondre à ce constat, MAIF a mis en place plusieurs actions concrètes visant à réduire l’impact environnemental des équipements sportifs. Lors du MAIF Ekiden de Paris, par exemple, la distribution de 9 000 t-shirts a été supprimée, ce qui a permis d’éviter l’émission de 60 tonnes de CO₂ et l’utilisation de 450 000 litres d’eau. Parallèlement, la société d’assurance a lancé une mini-série sur le recyclage, réalisée avec Ecologic, et propose des tutoriels de réparation pour encourager les sportifs à prolonger la durée de vie de leur matériel.
En partenariat avec MAIF.