Gabriel Attal.
©EMMANUEL DUNAND/AFP
Environnement

Ecologie : Attal tente de rassurer des ONG environnementales en "colère" et "inquiètes"

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Les principales associations de défense de l'environnement, reçues jeudi soir à Matignon, ont fait entendre à Gabriel Attal leur "colère" contre ses "reculs" écologiques depuis la crise agricole, obtenant la promesse d'être de nouveau écoutées mais sans encore avoir reçu de "signaux clairs".

"Il a admis avoir péché par omission en ayant ignoré les ONG environnementales pendant la crise agricole", a raconté à l'AFP Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), à l'issue de la rencontre, lors de laquelle il a dénoncé le "mépris" du gouvernement ces dernières semaines.

Les associations environnementales, reçues pour la première fois depuis la crise agricole par le Premier ministre, ont manifesté à l'unisson leurs "inquiétudes" sur les concessions gouvernementales obtenues par les agriculteurs en colère, sur les normes environnementales, les pesticides, l'entretien des haies ou encore les pouvoirs de l'Office français de la biodiversité (OFB), la police de l'environnement.

Il ressort de la réunion, qui a duré deux heures environ, que "nous sommes encore dans le temps de la négociation", résume le président de la LPO, nombre d'arbitrages étant encore attendus jusqu'au sommet de l'Etat.

En attendant, "on doit faire le pari de l'espoir : on espère des engagements politiques et financiers, mais l'attente est trop longue face à l'effondrement de la biodiversité". Gabriel Attal, dit-il, a accepté sa proposition "d'une rencontre périodique tous les deux mois".

"Nous attendons des actes"

Le Premier ministre marche sur un fil, lui qui recevait mardi les syndicats agricoles et une pression en sens inverse : la FNSEA a estimé à l'issue que le gouvernement n'allait pas "au bon rythme" pour concrétiser les 62 mesures annoncées par l'exécutif pour répondre à leurs revendications.

"Le Premier ministre nous a reçus et écoutés, ce que nous demandions depuis longtemps", a salué jeudi WWF France. "Maintenant nous attendons des actes (...) des signaux clairs qui témoignent de la volonté politique de maintenir le cap de la planification écologique."

"Nous étions surtout là pour manifester notre colère face aux reculs écologiques ces derniers mois", "à rebours de la transition écologique annoncée comme priorité de ce quinquennat", résume Morgane Créac'h, directrice générale du Réseau Action Climat (RAC), jointe par l'AFP.

"Jusqu'à présent, il n'y avait pas de dialogue, ce n'est pas une réunion qui va tout débloquer", ajoute-t-elle.

"Démocratie écologique"

Les Amis de la Terre, la Fondation pour la Nature et l'Homme, Humanité et Biodiversité, Surfrider Fondation Europe, France Nature Environnement et l'UICN France étaient aussi représentées, selon Matignon.

Cette dizaine d'associations, qui siègent au Conseil national de la transition écologique (CNTE) ou dans d'autres instances consultatives, aux côtés des agriculteurs, reprochent aussi à l'exécutif de s'asseoir sur les compromis adoptés dans ces institutions de "la démocratie écologique".

Elles rappellent souvent par exemple que le plan Ecophyto de réduction des pesticides, devenu l'une des cibles principales des agriculteurs, a ainsi été validé par un vote du comité d'orientation stratégique et de suivi (Cos) de ce plan, sans opposition de la FNSEA.

Les ONG réfutent l'opposition entre écologie et agriculture

"Nous travaillons en proximité avec beaucoup d'agriculteurs", défend Allain Bougrain-Dubourg, "et nous savons que la pause Ecophyto est inacceptable, car les pesticides menacent notre santé, que celle sur les zones humides est inacceptable, car 60% d'entre elles ont cessé de rendre leurs services écologiques, que la pause sur les haies" dont 70% ont disparues depuis 1950, "est inacceptable".

"Toutes ces pauses sont le dernier pas avant la régression, qui est condamnée par la loi de 2016", laquelle a consacré le principe de non-régression du droit environnemental, rappelle le président de la LPO.

Les coupes budgétaires dans la planification écologique, dont le rabotage de 400 millions d'euros du fonds vert (destiné à financer la transition dans les territoires), ou sur la Prime Rénov', sont aussi dans le collimateur des associations.

"Il est grave que l'écologie soit la première victime des coupes budgétaires", dénonce Morgane Créac'h.

"On se demande comment l'Etat, qui doit encore faire 20 milliards d'économie" dans le prochain budget, "n'aura pas la tentation de sabrer dans le financement de la planification écologique", s'inquiète Jean Burkard, du WWF France.

Avec AFP.

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