Stéphanie Lerner, ex-chargée de communication reconvertie en artiste engagée et grande voyageuse, ramasse depuis toujours des objets trouvés sur le sable :"J'ai passé mon enfance en Afrique et je ramassais déjà plein de choses sur les plages, comme des coquillages", explique-t-elle. Mais au fil de ses voyages et des bords de mer qu'elle a arpentés, l'artiste a été rattrapée par la réalité : "Récemment, j'ai eu une prise de conscience : j'ai réalisé que je trouvais plus de plastique et de déchets à ramasser que de coquillages ou bouts de bois".
De bouts de plastique à œuvres d'art
De ce constat lui est venu une idée : collecter ces déchets marins pour leur donner une seconde vie, en les transformant en œuvres d'art. Cordes de pêche, bouts de plastique, bois flotté, coquillages ou poches d'huître, rien n'a échappé à l'artiste, des plages bretonnes à celles d'Agadir en passant par les lagons jamaïcains. L'ampleur de sa collecte représenterait une pièce de son appartement
Ses œuvres, aux inspirations africaines, ont été entre autres conçues à partir de totems, de figurines et de tissages colorés plats ou en relief. Stéphanie Lerner s'est même essayée au dessin. Inspirée de la technique japonaise du gyotaku, elle a également utilisé certains déchets comme tampons encreurs. L'esthétisme des œuvres se mêle à l'engagement de l'artiste.
Aujourd'hui, pour la première fois, Stéphanie Lerner présente une soixantaine de ses créations à travers l'exposition "Tidelines" - textuellement la marée et l'horizon. On y découvre une sorte de parcours initiatique du déchet, présentant aux visiteurs ses conséquences et ses enjeux. Rendez-vous jusqu'au 22 avril à la galerie 3F à Paris, dans le quartier des Abbesses du 18ème arrondissement (58 rue des Trois Frères).