Bouleversée et révoltée, elle vient de m'aviser qu'une société s'était spécialisée dans la location d'animaux prétendant apporter une touche d'exotisme aux soirées parisiennes. Ainsi, un lionceau passe de main en main, le temps d'un selfie avant de rejoindre sa triste cage. Mais on peut aussi s'offrir le spectacle d'un chimpanzé dénaturé qui singera les travers humains. Et pour les plus fortunés, rien n'interdit de parader à dos d'éléphant façon Maharaja.
"Je rentre de Montréal où je suis intervenue à la Convention sur la Diversité Biologique", me dit Sabrina en ajoutant : "J'ai honte de prêcher le respect de l'animal au monde alors que, chez moi, on tolère de telles méthodes".
Il y a incontestablement un laxisme coupable de la part de l'administration qui cautionne l’exhibition légale d'animaux sauvages dans des situations stressantes.
J'ai le souvenir récent d'être intervenu au nom de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) pour faire interdire l'usage de manchots (surnommés "pingouins") lâchés dans des piscines tropéziennes lors de soirées estivales. "Il n'y a pas d'interdiction formelle", m'avait-on répondu. Et effectivement, dès lors qu'un possesseur d'animaux est muni d'un "certificat de capacité" (examen de compétence), il peut quasiment agir comme bon lui semble avec ses animaux.
À l'heure où les villes sont de plus en plus nombreuses à rejeter les cirques avec animaux sauvages (bravo Paris !) ne serait-il pas temps d'en finir avec les exhibitions pathétiques d'animaux, otages de nos fantasmes ?
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