©Ludovic MARIN/POOL/AFP
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Affaire De Rugy, écotaxe, serres chauffées... Le débrief' de la semaine

François De Rugy dans la tourmente après les révélations de Mediapart, écotaxe sur les billets d'avion, serres chauffées et agriculture bio... On rembobine l'actualité durable de la semaine. 

"De Rugy gate" : le ministre de la Transition écologique et solidaire au cœur d'une polémique

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François De Rugy, fait la Une des journaux depuis mercredi 10 juillet. Lui sont reprochés des dîners fastueux d'ordre privé organisés à l'Hôtel de Lassay entre 2017 et 2018 alors qu'il était élu au Perchoir, ainsi que des travaux de rénovation dans son logement de fonction au ministère, à hauteur de 63 000 euros. L'affaire, révélée par Mediapart, n'a cessé de grossir depuis ces trois derniers jours. Après s'être expliqué le soir même sur son compte Facebook, le journal en ligne n'en est pas resté là et a publié de nouvelles révélations, concernant cette fois la directrice de cabinet du ministre, Nicole Klein, à propos d'un logement HLM à Paris conservé par cette dernière alors qu'elle n'habitait plus la capitale. François De Rugy a aussitôt limogé sa directrice de cabinet.

Le ministre a été reçu à Matignon jeudi après-midi pour un entretien avec Edouard Philippe, à l'issue duquel on a appris qu'il conservait son poste, tout en s'engageant à "rembourser chaque euro contesté". Si François De Rugy reste, pour l'heure, à la tête du ministère, l'Elysée a toutefois annoncé l'ouverture d'une "enquête" sur ce dernier. Ce même jour, Mediapart a révélé l'existence d'un appartement nantais que le ministre louerait "à loyer préférentiel". Il s'est aussitôt défendu sur son compte Facebook : "Je fais l'objet ce soir d'une nouvelle attaque de Mediapart, cette fois-ci sur l'appartement que je loue à Orvault, près de Nantes, depuis trois ans, où j'accueille mes enfants lorsque j'en ai la garde le week-end : un deux-pièces de 48 mètres carré, loué au prix de 662 euros par mois (appartement et parking), un montant conforme aux prix du marché."

Enfin, le feuilleton s'est poursuivi vendredi, alors que François De Rugy s'était défendu au micro de Jean-Jacques Bourdin le matin-même. Cette fois-ci, Ouest-France a pris le relais de Mediapart, évoquant un dîner organisé en mars dernier avec des "lobbyistes" du monde de l'énergie, pour lequel le ministre a demandé à ce que cette réception informelle n'apparaisse pas dans l'agenda public. 

Deuxième conseil de défense écologique : écotaxe et transport routier de marchandises

À l'issue du deuxième conseil de défense écologique, la ministre des Transports Elisabeth Borne, a annoncé mardi 9 juillet la mise en place d'une écotaxe sur les billets d'avion au départ de la France, ainsi que la réduction de l'avantage fiscal sur le gazole pour les poids lourds. Le gouvernement a décidé de mettre les transports aérien et routier à contribution pour financer des infrastructures et "répondre au défi climatique". Des mesures accueillies froidement par les secteurs concernés.

Dès 2020, les compagnies aériennes devront donc verser de 1,50 à 18 euros sur les billets d'avion pour tous les vols au départ de la France, sauf vers la Corse et l'Outre-mer. Une mesure "incompréhensible", un "non-sens économique et environnemental" pour les acteurs du secteur aérien.

Bio et serre chauffées : une mesure controversée autorisée ce jeudi

Le comité national de l'agriculture biologique a décidé d'autoriser l'utilisation de serres chauffées en agriculture bio, tout en encadrant leur utilisation, a-t-on appris auprès du ministère de l'Agriculture jeudi 11 juillet.

"La filière a pris une décision sur une position de compromis que je leur ai proposée", a déclaré le ministre Didier Guillaume. Cette autorisation engage toutefois certaines conditions comme l'utilisation exclusive des énergies renouvelables pour le chauffage des serres, qui se fera à partir de 2025. 

Les professionnels de la filière réclamaient depuis un an une interdiction sur ce sujet. Ils dénoncent aujourd'hui la volonté de certains producteurs de fruits et légumes d'"industrialiser" la filière et de trahir l'esprit du bio. 

Paris en "état d'urgence climatique"

La capitale s'est déclarée en "état d'urgence climatique", après un vote mardi 9 juillet en Conseil de Paris : il faut "tenir les objectifs de l'accord de Paris" adopté en décembre 2015, a plaidé l'adjointe chargée de l'Environnement à la maire, Célia Blauel, avant d'ajouter que "Paris, à l'instar de nombreuses villes, déclare l'urgence climatique".

La maire a, quant à elle, décidé la création d'une "Académie du climat", avec l'ambition d'"offrir aux jeunes et volontaires du climat, un lieu participatif et éducatif, gratuit" et ainsi, former et sensibiliser ce public aux sujets environnementaux tout au long de leur scolarité. La ville a également adopté la création d'un "Giec Paris" qui réunira des experts : climatologues, urbanistes, sociologues...

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