Le gouvernement a présenté en décembre le deuxième plan national d'adaptation au changement climatique, doté d'un budget de 3,5 milliards d'euros sur cinq ans et qui vise à adapter le pays au réchauffement du climat et aux aléas en découlant. Dans leur rapport, les sénateurs Ronan Dantec - qui préside la commission chargée du suivi de la mise en oeuvre du plan - et Jean-Yves Roux émettent 18 propositions. Ils préconisent d'"inscrire plus activement l'adaptation au changement climatique dans le débat public", d'"instaurer un pilotage plus interministériel des politiques d'adaptation", d'estimer les "besoins financiers nécessaires" et d'"accélérer la déclinaison des politiques d'adaptation dans les collectivités et les filières économiques". Il est nécessaire d'impliquer plus fortement certains ministères, comme celui de l'Economie, dans la réflexion sur l'adaptation au changement climatique, souligne le rapport.
Le document cite l'exemple du tourisme. L'objectif d'accueillir 100 millions de visiteurs annuels "est affirmé sans intégrer une réflexion prospective sur l'impact des dérèglements climatiques sur l'attractivité touristique" - avec par exemple des canicules ou moins de neige - ni prendre en compte les objectifs de réduction des effets de serre ou la forte demande en eau générée par les activités touristiques. Le rapport insiste sur l'importance de la gestion de l'eau et prône la mise en place d'un "plan national d'adaptation de l'agriculture".
Les sénateurs appellent à "une politique ambitieuse d'adaptation du bâti". Le secteur du logement et du bâtiment est celui qui consomme le plus d'énergie en France (près de 45%). Il s'agit aussi de développer des méthodes de climatisation durable ou des normes pour lutter contre les risques d'inondation. Ils se sont en outre intéressés aux territoires les plus menacés par le changement climatique: les territoires ultramarins, les montagnes avec le pastoralisme et l'avenir des stations de moyenne altitude et les littoraux.
Avec AFP.