Longtemps écartée des grandes causes financées par la philanthropie, la lutte contre le changement climatique repose pourtant de plus en plus sur la générosité de donateurs privés.
Pour répondre à cette problématique, l’ONG Planète Urgence lance la Philanthropie Climatique, qui permet aux entreprises de participer au financement de projets impactants pour le climat sans recourir aux crédits carbone, de plus en plus critiqués.
Dépasser la logique de compensation
Pour rappel, afin de répondre à son objectif de neutralité carbone fixé à 2050, l’Accord de Paris prévoit la possibilité pour les pays industrialisés de compenser une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets de réduction des émissions des pays du Sud global. Cette mesure, appelée compensation carbone, fonctionne grâce à un système d’achat de crédits carbone.
Ce fonctionnement est toutefois remis en cause. Tout d'abord parce qu’il sert parfois à financer des projets déjà lancés, ce qui ne mène pas à la captation de davantage de CO2. Ensuite parce que la logique de la compensation carbone pousse certaines entreprises à ne pas remettre en question leur impact carbone, puisque celui-ci est "annulé" grâce à l’achat de crédits carbone.
Pour aller plus loin : Une charte lancée en France pour des crédits carbone plus vertueux
Selon Planète Urgence, son outil s’appuie sur "les mêmes principes techniques que les méthodologies des standards de certification carbone" mais en les "simplifiant afin de mieux s’adapter aux réalités des porteurs de projets sur le terrain".
Des projets variés
La Philanthropie Climatique devrait permettre aux entreprises de sélectionner des projets qu’elles financeraient sur le temps long grâce au mécénat, permettant ainsi de défiscaliser une partie des dons effectués. Ce système évite donc de passer par des intermédiaires, de façon à rediriger la majeure partie des donations vers l’association visée.
Aujourd’hui, la Philanthropie a été testée pour financer trois projets d’ampleur : la restauration de mangroves en Indonésie, le développement de la culture du bois à Madagascar et l’agroforesterie en France.