Selon le gouvernement, on estime à 30 milliards le nombre de mégots jetés en France chaque année, dont plus de 40 % le seraient dans la nature.
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QUESTION DU JOUR

L'Etat veut faire contribuer les cigarettiers au recyclage des mégots

Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, a reçu jeudi 14 juin des industriels du tabac afin, selon le ministère, de "les mettre face au problème de la pollution engendrée par les mégots de leurs cigarettes et de leur demander de prendre rapidement des engagements volontaires pour lutter activement contre ce fléau".   

Pour faire suite à la publication des 50 mesures pour l'économie circulaire présentées en avril par le gouvernement, le ministère de la Transition écologique et solidaire a reçu des industriels du tabac. L'objectif, selon un communiqué du ministère, est de les "responsabiliser" vis-à-vis de la pollution que génèrent les mégots de cigarettes, celle-ci représentant "d'importants coûts de collecte et de tri à la charge des contribuables". 

Le ministère explique que les mégots sont en tête des principaux déchets que l'on retrouve à la fois sur les plages, dans la mer, à la ville ou à la campagne : ils sont 30 milliards à être jetés en France chaque année, dont 40 % le seraient dans la nature. Est également précisé qu'un seul mégot contamine plusieurs centaines de litres d’eau en raison du grand nombre de substances chimiques dangereuses qu’il contient, et met plus de 10 ans à se dégrader. 

Responsabilité élargie

Dans ce contexte, la secrétaire d'Etat Brune Poirson dit attendre des "propositions claires d’engagements volontaires pour lutter contre ces nuisances dans un calendrier rapproché", et prévoit une autre rencontre avec les industriels en septembre prochain. En l'absence d'engagements efficaces, Brune Poirson précise que le gouvernement déploiera un dispositif de type "responsabilité élargie des producteurs"(REP), qui imposera "la mobilisation des industriels dans la collecte et l'élimination de leurs déchets". Selon Le Figaro, cette éco-contribution pourrait prendre la forme d'un versement de quelques centimes par paquet de cigarettes.

Le Directeur Affaires Publiques, Juridiques et de la Communication de l'industriel British American Tobacco (BAT) pour l'Europe de l'Ouest Eric Sensi-Minautier précise dans un communiqué publié le 13 juin que son entreprise "a l'intention de s'engager fortement sur cette problématique" et évoque un "plan d'action viable et efficace" passant notamment, sur le plan éducatif, par la participation"au financement d’associations et d’initiatives environnementales". Il précise toutefois que "ce n’est pas aux industriels, aux fumeurs ou aux citoyens de payer, par des taxes ou des impôts supplémentaires, le coût lié au traitement des mégots".

"Les incivilités commises par une minorité ne doivent pas porter préjudice à la majorité", juge le directeur. Et selon ce dernier, "la mise en place d’une REP viendrait à l’encontre du principe 'pollueur-payeur' en déresponsabilisant les consommateurs inciviques, sans régler le problème à sa source".

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