L'offre proposée repose sur un modèle économique atypique et des engagements forts. ID a rencontré Lucas Lefebvre, co-fondateur et directeur marketing et communication de La Fourche.
En quelques mots, La Fourche, qu’est-ce que c’est ?
C’est un site internet qui propose un service de vente de produits biologiques avec une particularité : nous fonctionnons sur un modèle d’adhésion. Nous demandons une contribution annuelle, de 58 € ou 60 €, ou mensuelle, de 7,90 €. En échange, nos adhérents ont accès à des produits qui sont de 25 % à 50 % moins chers que ce que l’on peut trouver dans le commerce. Nous ne prenons pas de marge sur les produits et nous sommes rémunérés sur l’adhésion.
Notre objectif est de créer une communauté en faveur du mieux-manger et du mieux-consommer.
On peut se demander pourquoi personne n’a jamais fait cela avant, surtout que l’équilibre est vraiment en faveur du consommateur…
Absolument. Aujourd’hui nous avons des familles d'adhérents qui économisent des milliers d’euros sur une année. Nous échangeons de la fidélité contre du pouvoir d’achat. Si les clients s’engagent à venir chez nous de manière récurrente, cela nous permettra d’optimiser nos achats et nos stocks, d’avoir des volumes plus importants et de négocier plus facilement avec nos transporteurs et nos fournisseurs pour baisser les tarifs. C’est un modèle qui existe déjà à l’étranger et qui émerge en France. Notre objectif est de créer une communauté en faveur du mieux-manger et du mieux-consommer, du consommer-responsable et du consommer-écologique. C’est pourquoi le modèle de l’adhésion est adapté : cela participe à créer un mouvement autour de l’amélioration de la consommation.
Est-ce que l’on trouve de tout sur cette boutique en ligne ? Est-ce que les gammes de produits sont assez larges ?
Non, nous ne proposons que des produits secs. C’est-à-dire des produits d’épicerie, des produits d’entretien, des produits santé et des produits beauté. Il s'agit d'un éventail significatif de produits nécessaires pour la consommation quotidienne d’un ménage mais notre catalogue n’est pas encore complet, il est amené à évoluer grandement dans les prochains mois. Nous avons à peu près 1000 références et nous comptons en ajouter 3000 dans les trois prochains mois.
À partir de combien d’adhérents votre modèle est-il viable ?
Nous avons encore un long chemin à parcourir. Aujourd’hui nous comptons un peu plus de 1000 adhérents. Nous arriverons à l’équilibre entre 15 000 et 20 000 adhérents.
Il est écrit dans votre manifeste que vous vous engagez à ce que les personnes en situation de précarité aient accès à une alimentation plus qualitative…
Oui c’est aussi notre objectif : démocratiser l’accès aux meilleurs produits bios et aux produits les plus sains. Nous avons conscience qu'aujourd'hui de nombreuses personnes n’y ont malheureusement pas accès. Nous les proposons donc tout d’abord à un prix moindre par rapport à ce que l’on trouve dans les commerces. Mais nous nous engageons surtout à ce que pour chaque nouvelle adhésion, une adhésion soit offerte à une famille ou à un particulier en difficulté.
Vous êtes installés dans un quartier où une majorité de personnes sont en situation de précarité, est-ce un choix politique ?
Nous nous sommes effectivement installés à la Courneuve, dans la cité des 4000, un quartier en difficulté. Il y avait la volonté de s’installer dans un endroit où nous aurions un réel impact, où nous pourrions redynamiser le tissu social local. Nous ne pouvions pas considérer nous installer dans un quartier privilégié de l’est parisien où les gens sont déjà convaincus des avantages du bio et ont accès à un éventail de possibilités d’achat plus important. Beaucoup des adhésions que nous offrons sont à destination des gens de ce quartier : ils peuvent ensuite aller récupérer les produits directement dans notre entrepôt.
Nous voulons dépasser les engagements liés à la labellisation bio européenne et promouvoir une agriculture engagée.
Avez-vous des engagements forts au niveau de la sélection des produits ?
Oui. Nous avons une charte de sélection des marques et des produits qui peut se résumer en trois grands aspects. Le premier est la santé : nous favorisons les producteurs et les marques qui proposent des produits sains, c’est-à-dire sans additifs et sans graisse ajoutée. Ce sont des produits peu transformés et évidemment sans pesticides. Ensuite il y a tout un aspect environnemental : nous choisissons des marques et des producteurs qui réduisent leurs déchets, qui fabriquent des emballages biodégradables, recyclables, qui travaillent avec des transporteurs verts, des fournisseurs d’électricité verts, qui s'engagent à diminuer la pollution générée par la production des produits proposés. Enfin, il y a tout un aspect social : pour les produits qui viennent de loin par exemple, nous essayons de travailler avec des marques et des producteurs qui pratiquent le commerce équitable, qui s’engagent à acheter ces produits à un prix juste. Des marques qui s’engagent dans des filières de producteurs également, c’est-à-dire qui s'engagent à acheter la production d’un producteur bio sur une année, pour lui apporter une sécurité financière et faciliter le développement de la filière bio. Nous voulons ainsi dépasser les exigences liées à la labellisation bio européenne et promouvoir une agriculture engagée.
Une interview réalisée en partenariat avec France Inter.
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