Chaque année, entre 10 000 et 20 000 tonnes de produits textiles sont détruits en France.
©yavyav/Shutterstock
POLITIQUE

C'est voté : la destruction des invendus non-alimentaires va être interdite en France

Le Sénat à majorité de droite a voté mercredi 26 septembre l'interdiction de l'élimination des invendus non-alimentaires, tels que les vêtements ou produits d'hygiène, "une première mondiale", selon Brune Poirson.

"Chaque année, près d'un milliard d'euros de produits non alimentaires non vendus sont détruits", a souligné la secrétaire d'Etat à la Transition écologique lors de l'examen en première lecture du projet de loi contre le gaspillage.

Les lois Garot et Egalim encadrent déjà strictement les invendus alimentaires, mais rien n'était prévu jusqu'ici pour les invendus non-alimentaires, produits d'hygiène ou de beauté, textiles et chaussures, produits électroménagers...

Le projet de loi "lutte contre le gaspillage et économie circulaire" crée une obligation de réemploi (incluant le don), de réutilisation ou recyclage des invendus de produits non alimentaires neufs, par les producteurs, importateurs et distributeurs, y compris pour la vente à distance.

L'objectif est qu'ils ne finissent plus à la décharge ni qu'ils soient incinérés. Un principe d'exception est prévu pour les produits dont le réemploi ou le recyclage comportent un risque pour la santé ou la sécurité. Les sénateurs ont ajouté au texte initial un barème de sanctions (amende allant jusqu'à 3.000 euros pour une personne physique et 15.000 euros pour une personne morale).

Le Sénat a en outre adopté, avec un avis favorable du gouvernement, un amendement PS prévoyant une peine complémentaire d'affichage ou de diffusion de la sanction. 

Et les invendus alimentaires ?

Concernant les invendus alimentaires, le Sénat a adopté, avec un avis favorable du gouvernement, un amendement de la sénatrice CRCE (à majorité communiste) Esther Benbassa rehaussant à 10.000 euros (contre 3.750 euros) l'amende forfaitaire sanctionnant la destruction de denrées alimentaires consommables.

A également été adopté un amendement centriste qui vise à obliger les professionnels vendant sur les marchés à proposer aux associations caritatives les denrées invendues encore propres à la consommation.

En commission, les sénateurs avaient déjà renforcé le contrôle de la qualité des dons des grandes surfaces aux associations en prévoyant la mise en place par l'Etat de contrôles aléatoires. Contre l'avis du gouvernement, le Sénat a enfin adopté des amendements visant à encadrer par décret les dates limites de consommation et les dates de durabilité minimale affichées sur les produits alimentaires, par grandes familles de produits.

Avec AFP. 

Vous avez apprécié cette information ? Pour nous permettre de préserver notre indépendance et vous proposer des contenus toujours plus nombreux et rigoureux, vous pouvez soutenir notre travail. 

Si vous avez une minute et 1€, cela peut faire la différence pour nous. Merci ! #TousActeurs.