"Je n'aime pas être dupé. On ne prend pas les élus pour des andouilles", a déclaré mercredi Jean-Luc Rigaut (UDI) à l'AFP, au lendemain d'une entrevue avec les représentants d'Amazon. L'édile de Haute-Savoie reproche au géant de l'e-commerce d'avancer masqué : le nom d'Amazon n'apparaissait nulle part dans la demande de permis de construire.
Ce projet d'environ 6900 m2, en bordure de l'autoroute A41, sur une parcelle privée, est porté par une société immatriculée à Paris, associant un promoteur immobilier de la région parisienne et un promoteur local, avec des clauses de confidentialité."Ils ont reconnu et accepté le fait que venir avec un faux-nez à Annecy, ce n'est pas bien", a rapporté Jean-Luc Rigaut. "Ils se sont justifiés en disant que c'était leur méthode et qu'ils faisaient comme ça partout en France."
Le chantier, lui, suit son cours dans le secteur de Seynod. "Le droit privé s'applique. Il y a un projet, fait par un promoteur, conforme aux règles d'urbanisme. Le maire, là-dedans, ne peut rien faire", a affirmé M. Rigaut. L'élu a demandé à Amazon de prendre des engagements en matière de normes environnementales du bâtiment, d'utilisation de véhicules "propres" et de trafic routier.
Amazon France a confirmé à l'AFP qu'un projet d'agence de livraison est bien à l'étude à Annecy pour "développer nos capacités en matière de logistique du dernier kilomètre dans la région, afin de mieux répondre aux besoins des clients en Haute-Savoie, et pour accompagner aussi les nombreuses entreprises qui vendent sur Amazon.fr." Le groupe américain affiche sa "volonté d'une intégration harmonieuse sur le territoire", faite "en concertation avec les élus locaux". Et fait valoir que cette implantation créera des emplois directs et indirects, et que des "véhicules électriques" seront utilisés sur le site.
En pleine campagne des municipales, pour lesquelles le maire sortant d'Annecy est en lice, avec le soutien de LREM, plusieurs candidats, dont la députée ex-LREM Frédérique Lardet, ont critiqué l'octroi de ce permis de construire. Le mouvement écologiste radical Extinction Rebellion a de son côté organisé un rassemblement sur le chantier le 2 février, réunissant une centaine de personnes pour dénoncer "les désastreuses activités industrielles et marchandes de ce monstre du e-commerce" au niveau environnemental, social et fiscal.
Avec AFP.
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