Le supermarché participatif et coopératif SuperQuinquin, à Lille.
©SuperQuinquin DR
Education/Citoyenneté

Supermarchés coopératifs : comment fonctionnent-ils, et où les trouver ? [CARTE]

On en compte moins d'une trentaine en France où ils fleurissent depuis deux à trois ans. Les supermarchés coopératifs prônent un mode de consommation alternatif : en leur sein, on est à la fois client, sociétaire et travailleur bénévole. 

"Notre supermarché est à la fois coopératif et participatif", lance Manon Vermeersch, coordinatrice adjointe chez SuperQuinquin. Ce magasin lillois, qui a ouvert ses portes le 1er avril 2017 dans le quartier Fives, appartient à ses clients. "Pour être coopérateur, il faut avoir pris des parts sociales, et il y a un minimum de 10 parts, précise la coordinatrice. Elles sont payables en plusieurs fois et remboursables le jour où la personne souhaite quitter la coopérative. Nous proposons également une part réduite à 10 euros pour les bénéficiaires de minima sociaux et les étudiants notamment". 1200 coopérateurs ont à ce jour rejoint SuperQuinquin, "le supermarché dont tu es le héros" ("P'tit Quinquin", nom d'une chanson du nord, signifiant "Petit enfant"). 

C'est aussi redonner du sens à l'acte d'achat. Et il y a le fait d'appartenir à un projet collectif, de créer du lien, de se rencontrer."

Manon Vermeersch, coordinatrice adjointe chez SuperQuinquin

Cette enseigne d'un autre genre, qui comprend quatre salariés, est aussi participative car chaque client doit y effectuer trois heures de bénévolat toutes les quatre semaines afin de la faire fonctionner : en travaillant à la caisse, en effectuant des livraisons ou en rangeant les rayons par exemple. Quels avantages pour les clients ? "Tout dépend de ce que l'on vient chercher, répond Manon Vermeersch. Il y a l'aspect 'manger mieux', car l'on propose des produits de qualité – à peu près 1/3 de bio, 1/3 de conventionnel et 1/3 de local. Il y a aussi les prix des produits, que l'on rend accessibles. On applique une marge de 20 % sur laquelle nous sommes transparents, là où la grande distribution applique des coûts variables. C'est donc aussi redonner du sens à l'acte d'achat. Et il y a le fait d'appartenir à un projet collectif, de créer du lien, de se rencontrer." 

Un panier moyen moins onéreux

À Paris, le "1er supermarché coopératif et participatif" de la capitale, La Louve, fait également parler de lui depuis près de deux ans. Son fonctionnement est le même que celui de SuperQuinquin. L'enseigne promet "une alimentation de qualité accessible à tous avec un panier moyen de 15 à 40 % moins cher pour des produits équivalents dans les autres circuits de distribution". Ce "grâce au modèle proposé par La Louve", précise la coopérative de 1540 m2. "Moins d’intermédiaires, participation des membres, pas de marketing. Tous les bénéfices sont réinvestis dans le fonctionnement du supermarché". Dans ce magasin 100 % bio, chaque coopérateur dispose d'une voix. Tous les deux mois, lors des assemblées générales, les membres décident des actions à mener. 

Côté inspiration, l'idée n'est ni française, ni nouvelle. Le concept vient de New York, où la Park Slope Food Coop existe déjà depuis 1973. Ce supermarché de 1800 m2 ouvert tous les jours de l'année est géré par plus de 17 000 membres. 

D'autres supermarchés coopératifs à découvrir :

-Paris : la Coopérative alimentaire de la Goutte d'Or dans le 18e ou les 400 coop dans le 11e

-Orléans : La Coopérette

-Montpellier : La Cagette

-Toulouse : La Chouette Coop

-Nantes : Scopeli

-Grenoble : L'éléfàn

La carte des supermarchés coopératifs et participatifs de France : lien.