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Plusieurs militants arrêtés pour avoir décroché les portraits d'Emmanuel Macron dans les mairies

Suite à des actions de "réquisition" de portraits d'Emmanuel Macron dans les mairies, une dizaine de militants ont été arrêtés et placés en garde à vue, avant d'être relâchés quelques heures après. Trois d'entre eux sont appelés à comparaître devant la justice pour "vol en réunion".

Le 21 février dernier, des militants écologistes, membres de l’organisation Action Non Violente-COP21 (ANV-COP21), avaient décroché quatre portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies de Paris (Ve), Lyon, Biarritz, et Ustaritz, pour dénoncer "l’inaction du président Macron […] face à l’urgence climatique et sociale". À la suite à cette première action de "désobéissance civile", une vingtaine de portraits ont été décrochés dans plusieurs mairies de France. "Nous voulions mettre en avant le vide laissé par le portrait une fois que nous l’avions retiré. Selon nous, ce vide symbolise la politique environnementale pour lutter contrer l’urgence climatique", expliquait à ID Félix, qui avait décroché le portrait du président dans la mairie du 5e arrondissement de Paris.

L’objectif pour ces activistes était également de "sortir" le portrait afin de "lui faire voir les élites du dérèglement climatique, des conséquences de politique climaticide et de l’urgence sociale", explique ANV-COP21. Il a par exemple été "baladé" au chantier du Grand Contournement Autoroutier (GCO) de Strasbourg, pour "le confronter symboliquement aux impacts de la politique du tout-routier et de l’aménagement du territoire en matière d’émissions de gaz à effet de serre du secteur de la mobilité, mais aussi de destruction de la biodiversité et de la pollution locale". Il s’est également retrouvé en plein cœur d’un sit-in organisé par les Gilets Jaunes, le 9 mars dernier à Paris, où "il a pu entendre la colère de celles et ceux qui subissent de plein fouet les conséquences d’une politique injuste socialement".

Des militants placés en garde à vue et des procès à venir

Les 22 et 26 février derniers, Fanny Delahalle et Pierre Goinvic, qui avaient décroché le portrait du président Français dans la mairie de Lyon, ont été arrêtés et placés en garde à vue à la suite d'une plainte déposée par Dennis Broliquier, maire du 2e arrondissement de la ville. Ils sont tous les deux appelés à comparaître au tribunal de grande instance de Lyon le 2 septembre 2019 pour "vol en réunion". "Une répression inacceptable pour une action totalement non-violente et symbolique", avait réagi ANV-COP21 dans un communiqué. À côté de Strasbourg, trois militants ont été arrêtés, dont Michaël, qui est également appelé à comparaître devant la justice fin juin pour le même motif, rapporte 20minutes. Depuis, 14 personnes auraient été arrêtées et placées en garde à vue, selon ANV-COP21, dont cinq à Paris. "Ces manœuvres d’intimidation et de répression ne font que renforcer notre détermination à poursuivre nos actions", a déclaré Pauline Boyer d’ANV-CO21 dans un communiqué. "Face à l’urgence climatique et sociale, nous ne pouvons pas rester les bras croisés à regarder le gouvernement agir à contre-courant de l’Histoire. Nous sommes bien résolus à tout mettre en œuvre pour faire respecter les objectifs de l’accord de Paris."