Des étudiants rennais ont imaginé un festival zéro déchet dans le cadre du challenge À vos défis.
À vos défis
Education/Citoyenneté

Des étudiants imaginent un festival zéro déchet

Comment rendre les festivals plus écolos ? À Rennes, six étudiants ont conçu un guide de solutions simples et reproductibles pour réduire les déchets. 

À gauche, la photo d’un champ à l’herbe quelque peu jaunie, mais propre. À droite, un terrain couvert de détritus. Ce montage avant/après des Vieilles Charrues a "marqué" Élea Boisrivaud, une étudiante rennaise, à son retour du plus grand festival de France l’an dernier. Et elle n’est pas la seule. 

Avec cinq autres étudiants, elle a participé au challenge À vos défis, créé par le Collectif Rennes inter-campus pour le développement durable (CRICDD). "L’idée ? Que des étudiants rennais issus de différents cursus puissent travailler sur des projets proposés par des entreprises ou des collectivités", indique Maxime Galivel, chargé de projet développement durable à l’Université Rennes 2. 

"Quels déchets ? Quelles solutions ?"

Douze "défis" ont été présentés aux étudiants en novembre, pour la deuxième édition du concours : "Imaginer un cadre de travail idéal", "Réaliser un diagnostic déchets à l'échelle d’un campus" ou encore "Imaginer un festival zéro déchet", proposé par La Feuille d’Érable, une entreprise d'insertion et de recyclage spécialisée dans la collecte des papiers, cartons et dans le lavage des gobelets réutilisables Newcy.

C’est ce dernier défi que Marlène, Éléa, Valentine, Audrey, Mélissa et Sammy ont choisi. Et les étudiants ne se sont pas contentés d’imaginer. "On a voulu dresser un état des lieux des pratiques des festivals et voir si nos solutions étaient réalisables, en faisant établir des devis par exemple, détaille Valentine Kan. Concrètement, on s’est demandé : quels déchets ? quelles solutions ?"

Barquettes en plastique, chewing-gums, canettes, mégots… Les étudiants ont passé au crible les déchets des festivaliers, "dans l’optique de présenter un guide en ligne, gratuit, avec des solutions écologiques simples", précise Valentine Kan, en faisant défiler le document sur son ordinateur. "La majorité des festivals ont adopté l’Ecocup. Reste la vaisselle… observent Marlène, Éléa et Valentine. Avec l’interdiction de la vaisselle jetable en 2020, on peut très bien imaginer d’autres solutions, comme la vaisselle réutilisable, compostable…"

Autres déchets dans le viseur des étudiants : les supports de pub et de communication. "L’an dernier aux Vieilles Charrues, on était cinq, se souvient Marlène Daligault. On a reçu cinq programmes chacun et on les a tous perdus…" Valentine dématérialiserait bien aussi les places de concert. Et tant pis pour les nostalgiques : "On peut toujours garder le bracelet." Quant aux "goodies" distribués, "difficile de les supprimer, constate-t-elle. Mais la publicité peut se faire autrement, avec des réductions ou des tags propres ("clean tags"), ces marquages au sol sans peinture."

Parmi leurs propositions, l’une d’entre elles a séduit le responsable du développement durable du festival du Roi Arthur : les cendriers citoyens ou les boîtes à clopes, comme il en existe déjà à Nantes ou à Caen. "C’est une manière ludique d’inciter les gens à ne pas écraser leur cigarette par terre", estime l’équipe étudiante, qui a remporté le grand prix du jury du challenge À vos défis en avril. Reste à voir si les festivaliers sont prêts à changer leurs habitudes.

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