C'est ce que l'on appelle un succès "historique" : 1,75 million de Bavarois ont signé la pétition "Save the bees", ce qui représente près de 18,4 % des électeurs. Selon le système de démocratie directe implanté en Bavière, si une pétition est soutenue par plus de 10 % des électeurs du Land, le Parlement doit s'en saisir et la transformer en proposition de loi. Si celle-ci n'est pas adoptée, elle peut alors faire l'objet d'un référendum.
Les signataires de la pétition demandent à ce que 20 % des terres arables bavaroises respectent les normes biologiques d'ici 2025 - et 30 % d'ici 2030 -, que 10 % des espaces verts soient transformés en prairies fleuries et que les cours d'eau soient mieux protégés des pesticides et engrais chimiques.
Des organisations d’agriculteurs se sont opposés à cette pétition : ils soutiennent que les efforts qu'ils mettent en place pour respecter les nouvelles politiques en faveur de la protection de l’environnement ne sont pas assez reconnus, tandis que les pressions financières ne cessent d'augmenter. "Nous faisons déjà beaucoup, mais nous sommes souvent ignorés", affirme Walter Heidl, président de l’association des fermiers bavarois - propos recueillis par The Guardian.
Le gouvernement allemand veut répondre à l'inquiétude croissante
Une étude publiée le 11 février dans la revue Biological Conservation a révélé que plus de 40 % des espèces d'insectes étaient menacées d'extinction. Face à l'inquiétude citoyenne, la ministre allemande de l'environnement a annoncé le 17 février qu'un projet de loi était en préparation. Cette loi viserait à protéger les insectes et prévoit de réduire de façon "significative" l'usage de pesticides. L'agence de presse DPA a pu consulter le plan d'action : il serait financé à hauteur de 100 millions d'euros par an, dont 25 millions consacrés à la recherche. Il mettrait en place une réduction du bétonnage et des émissions lumineuses la nuit - qui désorientent les insectes. Il prévoit également d'interdire le glyphosate d'ici 2023.
Nous, êtres humains, avons besoin des insectes, ils ont besoin d'être protégés avec une loi spécialement pour eux. Svenja Schulze, ministre allemande de l'environnement (propos rapportés par le Huffpost).