L'activité industrielle française représente aujourd'hui près de 10 % du PIB.
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Economie

Pessimisme chez les ingénieurs sur la réindustrialisation de la France, selon une étude

Les ingénieurs de l'école des Arts et Métiers jugent en grande majorité que la réindustrialisation de la France, une priorité d'Emmanuel Macron, n'est pas bien partie, un "signal d'alerte fort", selon une étude pilotée par la prestigieuse institution publiée jeudi.

Seuls 16 % des ingénieurs, étudiants et jeunes diplômés de l'école des Arts et Métiers estiment que la réindustrialisation du pays est "en bonne voie", d'après la 2e édition d'une étude menée par l'association des anciens élèves de l'Ensam en partenariat avec l'Ifop.

Il en ressort que les 1 880 ingénieurs, étudiants et jeunes diplômés des Arts et Métiers sondés "perdent foi en la reconquête industrielle", écrit l'association dans un communiqué.

Ils sont largement plus pessimistes que les Français en la matière : 32 % du millier de Français interrogé par l'Ifop dans un sondage en ligne réalisé du 17 au 18 septembre selon la méthode des quotas, estimaient que la réindustrialisation de la France est en bonne voie.

La relance de l'activité industrielle en France, érigée au rang de priorité lors des deux mandats d'Emmanuel Macron après des décennies de déclin, a continué de ralentir au premier semestre 2025.

L'activité industrielle flirte aujourd'hui avec les 10 % du produit intérieur brut (PIB), contre 17 % en 1995. Le ralentissement a lieu ailleurs en Europe également, mais il est particulièrement marqué en France.

Moins de la moitié des Français interrogés dans le sondage de l'Ifop considère que la France "reste une grande puissance industrielle", et 43 % des ingénieurs.

Pour inverser la tendance, ces derniers estiment que la "priorité absolue" va à la simplification des normes et démarches administratives, mais qu'il faut aussi doper l'attractivité du secteur auprès des jeunes, renforcer la protection du marché européen, alléger la fiscalité, réduire le coût du travail.

Ils sont en revanche ambivalents sur l'intelligence artificielle : moins d'un sur deux la voit comme une opportunité à saisir, et la grande majorité s'attend à ce qu'elle bouleverse leur industrie.

"Quand on interroge les dirigeants d'entreprise, ils demandent de la stabilité, un cap, une vision en terme de formation et d'innovation", a par ailleurs déclaré auprès de l'AFP le président de la Société des ingénieurs Arts et Métiers, Stéphane Gorce.

Avec AFP.