"Ce que nous attendons, ce ne sont pas de nouvelles consultations mais des décisions, il y a urgence", a réclamé le président de l'interprofession Élevage et viande (Interbev), Jean-François Guihard, présentant à la presse les priorités du secteur, les mêmes que celles déjà exposées au gouvernement d'alors au Salon de l'agriculture 2024, après un hiver de colère agricole.
La ministre de l'Agriculture Annie Genevard doit lancer lundi par un discours au marché de gros de Rungis, une série de conférences sur la "souveraineté alimentaire" de la France.
Prévues par la loi d'orientation agricole de mars 2025, elles devraient s'étaler sur le début de l'année 2026, en vue de produire une stratégie agricole sur dix ans.
"La filière bovine a perdu plus d'un million de vaches en huit ans, la filière ovine 65. 000 élevages en vingt ans, nos emplois et nos prairies disparaissent et notre souveraineté alimentaire recule", a dit M. Guihard, qui s'est inquiété de voir l'événement piloté par le seul ministère de l'Agriculture.
À lire aussi : Quel est l’impact environnemental de la viande ?
Plus de cohérence demandée
"Notre demande est simple: de la cohérence, de la visibilité et un soutien assumé, qui ne peut venir uniquement du ministère de l'Agriculture. Nos sujets sont interministériels: Santé, Économie, Transition écologique, Éducation. Les arbitrages relèvent de la responsabilité du Premier ministre", a-t-il ajouté.
Dans le même temps, le secteur s'alarme de voir la ratification du traité de libre-échange Mercosur-UE, jugé inéquitable, se rapprocher: "l'engagement de l'État avait été pris à l'égard de nos filières et nous sentons qu'il y a quelques fléchissements. Nous attendons que tout soit fait pour que la ratification soit empêchée", a dit le président de la Fédération nationale bovine Patrick Bénézit.
Le secteur demande une politique sanitaire axée sur la prévention et à l'échelle européenne, face à la succession de maladies animales. Il appelle l'État à soutenir l'origine France, notamment en restauration collective (où les règles d'approvisionnement fixées par les lois Égalim et Climat et résilience restent peu appliquées) et en imposant la transparence sur l'origine des viandes utilisées dans les aliments transformés.
Il réclame aussi un "affichage environnemental juste", mettant en avant son modèle herbager, et que les repères nutritionnels "reconnaissent la place de la viande dans l'équilibre alimentaire".
Selon Interbev, 25% de la viande bovine consommée en France est aujourd'hui importée (55% dans la restauration et le hors domicile).
Avec AFP.