Article réservé aux abonnés
Accessible en autonomie à partir de 15 ans, l’exposition "Urgence climatique", qui vient d’ouvrir ses portes pour dix ans à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris, offre une vue d’ensemble des mécanismes qui cherchent à concilier décarbonation et adaptation de nos sociétés. Entretien avec Adrien Stalter, muséographe et co-commissaire de l’exposition.
A rebours des discours catastrophistes sur le réchauffement climatique, cette exposition invite à passer à l’action. Pourquoi ce parti pris ?
Montée des eaux, mégafeux, sécheresse...les effets du réchauffement climatique font aujourd’hui la Une de l’actualité. Des images circulent dans les médias et peuvent susciter chez certains de l’écoanxiété. Avec cette exposition, nous voulions aller au-delà du sensationnalisme. Nous donnons des clés pour comprendre mais aussi agir.
Le sujet du réchauffement climatique peut se révéler ardu pour le grand public. Comment avez-vous essayé de le vulgariser ?
Nous avons notamment beaucoup travaillé sur le visuel. Pour mettre en évidence les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, de l’alimentation et des villes, nous avons par exemple conçu des sculptures de données très pop et colorées. Nous avons également suspendu un globe sur lequel sont vidéoprojetés les scénarios du Giec.
L’interactivité est-elle au rendez-vous ?
Pour des raisons écologiques, nous avons essayé de limiter l’usage du multimedia. Des manipulations sont toutefois proposées. Pour parler des modes de transport décarbonés, un jeu de l’oie est disposé au sol. Le visiteur répond à des questions sur un pupitre. Selon les réponses, il se dirige soit vers la droite, soit vers la gauche. Une autre animation propose de faire pivoter des cubes pour reconstituer les scénarios de l’Ademe “Transition(s) 2050” sur la question des villes.
La scénographie est écoconçue. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Cela signifie que nous avons limité au maximum notre empreinte carbone en favorisant par exemple le réemploi. Les structures scénographiques sont démontables et réemployables. Nous avons par ailleurs privilégié les filières courtes notamment pour le choix des matériaux. Le bois provient par exemple du Massif central. Grâce à tous ces efforts, nous avons 330 tonnes de CO2 équivalent émis depuis deux ans et demi en conception et réalisation de l’exposition. Sur ces 330 tonnes, seulement 1 % correspond aux émissions liées aux matériaux.
Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !
Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide Idées Pratiques #12 : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins”.
Au sommaire : enjeux, analyses, entretien décryptages... 68 pages pour associer économies avec écologie !
Cliquez ici pour découvrir et commander votre guide Idées Pratiques.
#TousActeurs
