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To do du week-end

Un "autre salon" de l’agriculture pour la transition alimentaire

Ce week-end, on "sort l’agriculture du salon" ! Un événement festif pour repenser l’alimentation de demain, garanti sans colorants ni ministres en goguette.

Manger bien, est-ce plus cher ? Quelles initiatives pour une alimentation sans élevage industriel ? Après les états généraux de l’alimentation, que se passe-t-il ? Autant de questions qui seront débattues ce samedi 3 mars à la Bellevilloise, à l’occasion de la deuxième édition de « Sortons l’agriculture du salon ».

Organisé par la plateforme Alimentation Générale, ce salon de l’agriculture alternatif prévoit une quinzaine de tables rondes, ateliers, projections et rencontres avec les acteurs de l’alimentation de demain. L’occasion pour le consommateur de se réapproprier son assiette. On y trouvera un grand marché de producteurs, et la journée se clôturera par une « agriculteuf » des plus expérimentales, mixant platines et marmites.

Rassembler tout un bloc de gens allant dans le même sens, celui d'une agriculture globalement plus vertueuse.

Nous avons posé trois questions à Élisabeth Martin, directrice des événements chez Alimentation Générale.

Pourquoi avoir créé un « salon de l’agriculture off » ?

Élisabeth Martin : Pour nous, « Sortons l’agriculture du salon » n’est pas un contre-salon, mais plutôt un « autre salon », qui se veut complémentaire. La première édition est née à la suite du Manifeste pour une exception agricole et écologique diffusé sur notre site : des chercheurs, des scientifiques, des intellectuels, sous l’égide de Michel Serres, ont proposé de mettre plus en avant cette question de l’exception agricole, qui repose sur plusieurs piliers (la démocratie alimentaire, le respect des sols et des écosystèmes, etc).

Avec cet événement, l’idée était de rassembler tout un bloc de gens allant dans le même sens, c’est-à-dire celui d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, plus respectueuse des personnes, de leur santé mais aussi plus valorisante économiquement. Une agriculture globalement plus vertueuse.

Tous ces acteurs ont besoin de se réunir pour montrer que ça existe, et éventuellement construire ensemble.

Quelles sont les initiatives que vous mettez en avant ?

Il y en a beaucoup ! Par exemple, la récupération d’invendus pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la sortie des cultures intensives pour aller vers plus de bio ou de permaculture… mais on se tourne aussi du côté de la société civile : on a invité non seulement des producteurs et des paysans, mais aussi des artistes, des cinéastes qui se mobilisent, qui sont aussi et avant tout des citoyens.

Le fait qu’un tel salon existe, ça témoigne d’une envie collective aujourd’hui de se tourner vers des formes alternatives. Tous ces acteurs ont besoin de se réunir pour montrer que ça existe, d’abord, et puis pour communiquer et éventuellement construire ensemble. Slow Food, par exemple, en Italie c’est monstrueux, mais en France ça ne prend pas trop, parce qu’il y a trop de structures différentes. Il faut amener tout le monde à échanger.

Si, demain, on boycotte ce qu'on trouve au supermarché, les industriels vont être obligés de changer.

Que reste-t-il à faire, collectivement et individuellement, pour aller vers une alimentation plus responsable ?

Globalement, tous les acteurs de la chaîne alimentaire sont en train d’avoir une prise de conscience et de bouger. Il y a encore vingt ans, on ne parlait pas de tout ça. Y compris au Salon de l’Agriculture, il y a des choses qui se mettent en mouvement. D’ailleurs, plusieurs opérateurs de "Sortons l’agriculture du salon" sont également présents sur le Salon de l’Agriculture parce que c’est un lieu de rassemblement incontournable.

Là où "Sortons l'agriculture du salon" peut être intéressant, c’est qu’on veut vraiment en faire un événement grand public, pour rappeler que chacun peut s’engager dans la voie de la transition alimentaire. Tout est très cohérent : de l’agriculture à l’alimentation, il n’y a qu’un pas. Si, demain, on refuse de manger ce qu’on trouve au supermarché et qu’on développe des formes de boycott, les industriels vont être obligés de changer. Ils en ont déjà conscience. Donc le citoyen a désormais un rôle très important dans cette transformation.

"Sortons l'agriculture du salon"
Samedi 3 mars 2018 de 10h à 22h
La Bellevilloise
19-21 rue Boyer 75020 Paris
Pour plus d'informations, cliquez ici.

Retrouvez toutes nos propositions de sorties culturelles (et durables) sur notre agenda participatif.