Super Green me, un podcast de Lucas Scaltritti.
© Kino Yolo
Culture

"Super Green me" : plongée dans le quotidien d’un "pollueur repenti"

Réduire son empreinte carbone de 7 tonnes de CO2 à seulement 2 tonnes, tel est le défi que tente de relever le journaliste Lucas Scaltritti dans le podcast "Super Green me". Interview. 

Clin d’oeil à Super Size me, documentaire dans lequel un Américain décide de manger dans des fast-food tous les jours pendant un mois, le podcast Super Green me (lauréat du Prix Amazon Music du public) suit au jour le jour, durant six mois, la conversion à l’écologie du journaliste Lucas Scaltritti. Dans ce passionnant et vivant journal de bord, découpé en 22 épisodes de 6 à 19 minutes, l’écolo en herbe livre ses ressentis, part à la rencontre d’experts et recueille la parole de ses proches, témoins privilégiés de sa transition. Alors qu’une deuxième saison est en préparation, Lucas Scaltritti revient pour ID sur cette expérience.

Dans Super Green me, vous racontez au jour le jour votre transition écologique. Quel a été le déclic pour débuter cette aventure ?  

L’idée a germé à la suite d’un premier podcast (Y’a le feu au lac) dans lequel je déconstruisais des idées reçues sur l’écologie. A force de lire des rapports et d’interviewer des scientifiques, le sujet a commencé à infuser en moi. A travers mes lectures, j’ai également vu que pour respecter l’accord de Paris, il fallait que l’empreinte carbone d’un Français soit de deux tonnes de CO2 par an. En parlant avec ma compagne, je me suis rendu compte qu’on ne savait pas ce que cela signifiait concrètement. J’ai alors décidé de relever le défi pour voir à quoi ressemble une vie avec une empreinte carbone à deux tonnes de CO2. 

Dans ce podcast, il est question des "petits gestes" mais aussi des changements profonds que l’on doit opérer pour diminuer drastiquement son empreinte carbone. Chez vous, cela passe notamment par la réduction de la viande. Comment avez-vous appréhendé cette première étape ? 

Je l’ai abordée de manière anxieuse. J’avais peur que la viande me manque. Mais à ma grande surprise, cela s’est très bien passé. Changer de régime alimentaire demande toutefois quelques efforts. Il faut repenser la composition de ses assiettes. Avant cette expérience, mes repas étaient constitués d’une viande et d’un accompagnement. Il a fallu revoir cet équilibre. C’est une gymnastique cérébrale. Cela m’a permis de découvrir des cuisines étrangères, comme celles du Liban ou d’Inde. 

Vous envisagez également d’arrêter l’avion et de déménager pour un logement plus écolo. Lesquelles de ces actions vous ont posé le plus de difficultés ? 

Le plus difficile a été la question liée à l’appartement. Je suis locataire et je vis dans une passoire thermique. J’ai très peu de marge de manœuvre. Je peux, avec l’accord de ma propriétaire, changer les fenêtres mais ce sera à mes frais. Si je veux un logement mieux isolé, il faut donc que je déménage. Mais j’habite à Paris, c’est donc compliqué... 

Vos proches occupent une place à part entière dans votre podcast. Quel rôle ont-ils jouer dans votre transition ?  

Je pensais que cette transition allait être personnelle. J’étais persuadé que j’allais faire ce défi dans mon coin sans déranger personne. Mais quand on vit en couple, cela a notamment une incidence sur le foyer. C’est parfois source de tensions, comme je le documente dans le podcast. Cette aventure a également eu une influence positive sur mes proches. Certains ont réfléchi à leur mode de vie et à l’impact que celui-ci pouvait avoir sur le changement climatique. C’est très gratifiant d’avoir réussi à planter une petite graine alors que ce n’était pas l’objectif initial. 

Quels acquis gardez-vous de cette transition ? 

Je pensais avoir un CDD avec l’écologie mais au final je me retrouve avec un CDI. Depuis cette expérience, qui s’est achevée il y a un peu plus d’un an maintenant, je n’ai pas repris l’avion. Je fais mes voyages en train. Pour la viande, je suis un peu moins intransigeant. Mais j’ai sensiblement diminué ma consommation. Concernant mes achats du quotidien (numérique, mobilier, électroménager...), j’achète encore moins que pendant le défi. Avant, j’achetais sans réfléchir, maintenant je me demande constamment : est-ce que cela a un intérêt ? 

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