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Sur la scène de La Bulle, à l’Académie du Climat, les blagues fusent ce soir-là. Devant une trentaine de personnes – un public majoritairement jeune et féminin, huit humoristes du Greenwashing Comedy Club défilent et tentent de faire rire autour de la transition écologique. Fondatrice du collectif, Anne Dupin ouvre le bal avec un jeu, "le green bouuh". L’idée : poser des questions aux spectateurs et spectatrices et les inviter à répondre en criant "green"ou "bouuh". La salle se prête facilement à l’exercice. Faire pipi sous la douche ? "Green". Rouler en 4x4 ? "Bouuh". Rouler en 4x4 sur Bernard Arnault ? Rires.
Après ce tour de chauffe, l’artiste entre dans le vif du sujet en pointant du doigt nos contradictions notamment lorsqu'il est question de mode et de fast-fashion. Nicolas Benoit prend le relais. Devenu récemment "flexitarien", il dénonce dans un sketch, savamment rythmé, l’absurdité de la consommation de viande et la manière dont on traite les animaux.
Pendant plus d’une heure, le collectif balaie une diversité de sujets qui occupent aujourd’hui le quotidien comme le tri des déchets, mais aussi des thématiques plus "engagées" : la crise climatique, l’érosion de la biodiversité, l’égalité femmes-hommes ou encore la justice sociale. Le tout avec une bonne dose d’autodérision.
"Un bon exutoire"
A la fin du show, le public ressort avec le sourire. "Je les ai trouvés tous drôles", lance Albane, 23 ans, étudiante en master gouvernance de la transition écologique. De son côté, Clara, étudiante de 22 ans, se réjouit de pouvoir lâcher la pression avec un tel spectacle.
Quand on travaille sur des sujets écolos la journée, on ne peut pas vraiment en rire. Ca fait du bien de pouvoir le faire le soir. C’est un bon exutoire", explique-t-elle.
Lancé il y a maintenant deux ans, le Greenwashing Comedy Club, qui tourne notamment dans plusieurs tiers-lieux parisiens (Hoba, 6B...), séduit dans l'ensemble un public de convaincus, sensibles aux questions environnementales et sociales. Mais pas seulement, nuance Anne Dupin. "On ne joue pas que devant des militants. Certaines personnes, sans sensibilité particulière à l’écologie, viennent aussi voir notre spectacle et se font saisir", observe-t-elle.
Faire rire et réfléchir
Si le cœur du plateau se revendique quant à lui engagé, le collectif tient également à inviter des humoristes moins acquis à la cause. "C’est important d’entendre le discours de ceux que ça n’intéresse pas, ou qui peuvent se sentir oppressés par l’écologie et les efforts que l’on nous demande de faire”, ajoute la fondatrice. Dans un effort d’ouverture, le Greenwashing Comedy Club propose également de jouer ses sketchs dans les entreprises. L’occasion de dérider les salariés mais aussi de "planter des graines"...
L’avis de la rédaction
On a aimé la fraîcheur et l’énergie communicative de cette nouvelle bande d’humoristes engagés. S’emparant de sujets encore peu traités dans le milieu du stand-up, ce joyeux collectif réussit à souligner, toujours avec le sourire et sans tomber dans les clichés, l’absurdité de certaines situations. Reste à savoir si ce répertoire trouvera un écho au-delà des cercles écolos...
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