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Trois choses à savoir sur l’huile de palme

Vous pensez tout savoir sur l’huile de palme et ses défauts ? Peut-être pas. Dans un livre qui vient de paraître chez Actes Sud, Devenir consom’acteur : L’huile de palme, Emmanuelle Grundmann fait le tour complet de la question et éclaire nos choix de consommateurs.

Une huile bourrée de qualités

On considère généralement l’huile de palme comme le diable, mais si elle est omniprésente, c’est bien parce qu’elle est bourrée de qualités. Le palmier à huile est en effet très productif et "ne nécessite qu’une faible mécanisation, il s’avère bon marché", écrit Emmanuelle Grundmann. Par ailleurs, les industriels en raffolent pour sa stabilité. "Plus une huile contient d’acides gras saturés, moins elle est liquide, poursuit l’auteur. Or, l’huile de palme est saturée à hauteur de 48,9 % (contre 20 % pour l’huile d’arachide ou 5 % pour le colza) : à température ambiante, l’huile de palme est solide. De plus, elle ne rancit pas ou peu et s’avère très stable à haute température (pour des fritures par exemple). Sa couleur dorée apporte enfin un bel éclat aux viennoiseries et pâtisseries." Bref, elle a beaucoup des qualités du beurre, mais en nettement moins cher.

Le boycott : oui, mais…

Pour forcer les producteurs à de meilleures pratiques, notre seul instrument de consommateur c’est le boycott. Mais "cette solution n’est pas la meilleure à long terme", nuance Emmanuelle Grundmann, justement parce que le palmier a des qualités non négligeables. "Son rendement à l’hectare est très supérieur à celui des autres plantes oléagineuses : si l’huile de palme représente 40 % de la production mondiale d’huile végétale, le palmier n’occupe que 7 % des surfaces cultivées, nous apprend l’auteure militante. L’équation semble évidente : moins de surface pour plus de nourriture. Pourquoi cette plante ne pourrait-elle pas alors contribuer à une meilleure préservation de nos ressources naturelles ? Aujourd’hui, c’est le modèle agricole qui rend la culture de ce palmier particulièrement controversée. En l’exploitant sur des terres agricoles abandonnées et en limitant le recours aux intrants chimiques, on pourrait produire une huile végétale bon marché et respectueuse de l’environnement."

Elle se niche dans des produits insoupçonnés

L’huile de palme s’affiche parfois clairement dans les listes d’ingrédients, dans les paquets de gâteaux ou les pâtes à tartiner. Mais elle avance bien souvent masquée. Voilà quelques produits qui en contiennent, que vous ne soupçonniez peut-être pas :

  • les produits d’entretien et lessives sont fabriqués avec des agents tensioactifs ou agents ioniques le plus souvent dérivés palmitiques ;
  • dans l’armoire à pharmacie, la Biafine et le paracétamol contiennent du stéarate de magnésium, dérivé d’huile de palme aussi ;
  • elle s’ajoute parfois aux capuccinos, crèmes et chantilly que l'on nous sert dans les restaurants ou les cafés ;
  • les additifs suivants sont encore des dérivés : E304 (antioxydant), E335 et E570 (acidifiant), E431, E471 et E481 (émulsifiants).
Commentaires
Par Frederic Grelet - le 05/06/2018

Il était temps que nous sortions du débat passionné et manichéen pour aller vers de l'information réaliste, objective et argumentée à propos du palmier à huile. Pour diminuer les surfaces cultivées sur la planète et nourrir la démographie galopante, cet oléagineux n'a pas d'alternative. Il est en outre un excellent levier de développement pour les petits planteurs en Afrique et en Amérique Latine.

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