Il y a quelques semaines, la ville de Singapour a installé des fermes urbaines sur des toits de parking. Depuis quelque temps, l’idée se développe un peu partout dans le monde, de New-York au Liban en passant par la Chine. Et la France ne fait pas exception, avec des projets qui fleurissent dans la plupart de nos villes. Mais au fait, c’est quoi une ferme urbaine ?
Faire de l’agriculture en plein cœur des villes
Les fermes urbaines sont des espaces citadins investis par des citoyens pour développer une activité agricole. On parle d’ailleurs aussi d’agriculture urbaine. Ces espaces de culture en pleine ville sont une réponse au défi de l'alimentation responsable dans les grandes agglomérations. Concrètement, ces fermes urbaines peuvent avoir différentes tailles et prendre différentes formes : cultures installées sur des toits ou dans des cours, jardins partagés, espaces publics … Les fermes les plus développées s’accompagnent souvent d’un marché où elles vendent leurs produits, voire d’un restaurant, comme c'est le cas à la Ferme du rail à Paris.
On y cultive avant tout des fruits et des légumes. A Terre de Mars, une ferme urbaine créée au nord de Marseille en 2015, Maxime Diedat met par exemple en avant plus de mille plantations sur 2,6 hectares. Les fermes peuvent aussi faire de l’élevage : poules, abeilles, lapins … On peut parfois trouver des animaux plus gros – chèvres, cochons, brebis … - comme à la Ferme de Paris, au cœur du bois de Vincennes. Certains développent aussi l’aquaponie, qui consiste à allier la culture des plantes avec l’élevage de poissons ; c’est le cas de la Ferme de Pauline à Nantes.
Quels sont les avantages de l’agriculture urbaine ? Pour Maxime Diedat ils sont nombreux : "cela facilite l’accès aux ressources et la commercialisation, cela permet aussi une plus grande proximité avec le public". "Et pour nous, ça nous permet de profiter des bienfaits de la ville et de la campagne en même temps : la journée aux champs et le soir au bar !", ajoute-t-il. Bien sûr il existe aussi des contraintes, notamment au niveau de la logistique. Pour certaines fermes situées près de zones industrielles, la question de l’exposition à la pollution peut aussi se poser. Des contrôles de particules sont régulièrement effectués.
Des pratiques écoresponsables
L'agriculture urbaine s’accompagne le plus souvent de l’adoption de modes de production écologiques : recyclage, compostage, circuits courts, respect des animaux … Même si agriculture urbaine ne signifie pas nécessairement agriculture écoresponsable. Maxime Diedat explique : "c’est surtout une question de génération, tous les gens qui ont créé des fermes urbaines ont cette sensibilité à l’écologie".
Et en effet, dans ces fermes urbaines qui se multiplient ces dernières années les gestes écoresponsables sont souvent de mise. Pour Terre de Mars, les exemples sont nombreux : de larges espaces pour les poules, une vaisselle compostable, des voyages en camion organisés pour éviter que le retour se fasse à vide … Pour ces fermes, il est aussi possible d’acquérir des labels officiels, comme le label AB (Agriculture Biologique).
Autre caractéristique des fermes écologiques : le partage avec le grand public. Nombre de fermes proposent des visites gratuites pour dialoguer avec des personnes souvent intéressées par ces espaces de verdure en pleine ville. Pour Maxime Diedat, ce rôle pédagogique est important : "on parle aux gens du métier et de ce que cela implique, on explique ce qu’il y a derrière le prix d’un légume".
Une filière en pleine progression
Ce lien avec la nature en pleine ville semble intéresser de plus en plus de personnes. A Marseille, Terre de Mars faisait partie des premiers à se lancer dans l’aventure en 2015 et, aujourd’hui, on compte déjà cinq fermes urbaines rien que dans leur quartier. Selon Maxime Diedat, cette explosion n’est pas due au hasard : "il y a eu un éveil des consciences, surtout avec la crise du Covid. Les gens se sont mis à chercher un sens à leur métier".
Il y a eu un éveil des consciences"
De fait, l’agriculture urbaine est en pleine expansion ces dernières années. Aujourd’hui, on compte des fermes urbaines dans la plupart des villes, et les initiatives se multiplient à l’intérieur des métropoles : à Paris, la mairie recensait en 2020 près de trente hectares d’espaces d’agriculture urbaine. Début 2021, cette activité représentait 1400 emplois en Ile-de-France. La création de fermes urbaines est appuyée par les pouvoirs publics, avec par exemple la mesure "Jardin partagés" du plan France Relance, mais également par des associations comme La sauge ou encore l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle (AFAUP).
Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !
Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre nouveau guide Idées Pratiques #10 : Vacances écolo, mode d'emploi
Au sommaire : état des lieux de l'impact du tourisme sur l'environnement, conseils et bons plans pour allier plaisir et écologie ... 68 pages de solutions pour préparer vos vacances en mode écolo.
Cliquez ici pour découvrir et commander votre guide Idées Pratiques.
#TousActeurs