92 % du sucre blanc consommé dans notre pays provient des cultures de betteraves sucrières françaises.
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Quel sucre choisir pour limiter son impact environnemental ?

Indispensable à notre cuisine, le sucre est pourtant un aliment très polluant. Faire attention à celui que l'on achète permet tout de même de limiter son impact. 

D'après une étude menée par le WWF, les cultures de sucres sont parmi les plus préjudiciables à l’environnement. Elles seraient même celles qui entraînent le plus de dégradation de la biodiversité à l’échelle mondiale, en mettant en péril des habitats abondants en vie animale, végétale et insecte. Pourtant, les Français en sont de grands consommateurs, puisque notre consommation par an et par personne varie entre 25 et 35 kilos. Pour réduire son impact environnemental, le choix de son sucre est donc important.

Le sucre blanc : non raffiné, local et économique 

92 % du sucre blanc consommé dans notre pays provient des cultures de betteraves sucrières françaises. Entre le Loiret et le Nord-Pas-de-Calais, on compte 25 sucreries au total. Sa provenance directe limite considérablement son impact, contrairement à tous les autres sucres, importés de pays tiers. Le sucre blanc français est produit à partir des racines de betteraves, qui sont cristallisées pour en extraire le sucre. Contrairement aux idées reçues, ce dernier ne subit pas de raffinage, puisque les racines sont incolores d'origine. Ce sucre est le plus commercialisé en France, mais c’est aussi le moins cher du marché. Pour limiter encore plus votre impact, vous pouvez même le trouver en vrac dans certains magasins.

La culture de betterave permet de lutter contre le réchauffement climatique, grâce à sa forte capacité à stocker le gaz carbonique. 1 hectare de betteraves stocke environ 40 tonnes de CO2/an. Mais sa consommation doit tout de même être modérée, car la betterave sucrière est particulièrement gourmande en eau. 640 litres sont nécessaires pour produire un kilo de sucre de betterave.

Cette culture compte aussi parmi celles qui utilisent le plus d’herbicides et d'insecticides. Cependant, les néonicotinoïdes, jugés particulièrement destructeurs pour la biodiversité, ont été interdits en 2018. Une exception avait été faite pour les betteraves, victimes de la jaunisse, mais en janvier 2023, un arrêt par la Cour de justice de l’Union européenne a jugé illégale cette dérogation. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, avait donc confirmé l’arrêt de cette exception, le 23 janvier 2023

Le piège des sucres foncés

De par leur couleur foncée, la cassonade, le sucre blond ou le sucre brun peuvent faire penser qu’ils sont plus naturels. En réalité, beaucoup d’entre eux ont subi un raffinage, plus ou moins fort et éventuellement une nouvelle coloration. Ils sont aussi issus de la canne à sucre, dont l’industrie est bien plus polluante que la betterave sucrière. Pour produire un kilo de sucre de canne, 1100 litres d’eau sont utilisés, soit près de 2 fois plus que la betterave sucrière. 

WWF soulève aussi que cette culture contribue à l’érosion des sols, avec une perte de 5 à 6 millions d’hectares par an. Cette perte est due, notamment, à une forte irrigation des cultures, qui entraîne la perte des minéraux et donc de nutriments nécessaires aux plantes. L’exemple même de cette conséquence est la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dont les sols ont perdu 40% de leur teneur en carbone organique.

La France produit également du sucre de canne, dans les DOM-TOM. En moyenne, le pays en produit 2 700 000 tonnes par an. Si vous y résidez, il est donc plus intéressant de se tourner vers ce sucre, bien que sa production soit plus polluante. Choisir le local permet d’éviter les émissions de CO2 causées par le transport.

Alors, vers quoi se tourner ?

Si vous vivez en France métropolitaine, le sucre blanc est donc le moins polluant, bien que sa culture nécessite beaucoup d'eau. Et pour éviter les pesticides, vous pouvez vous tourner vers les labels bio, français ou européens, qui garantissent des pratiques plus respectueuses de l'environnement.

Si vous vivez dans les DOM-TOM et que votre territoire produit du sucre de canne, il est plus intéressant de vous tourner vers celui-ci. Les cultures se trouvent principalement en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion. Et s'il est bio et non raffiné, c'est encore mieux.