Les Crit’Air 3 dans Paris, c’est fini. À partir du 1er janvier, 4 agglomérations françaises passent un nouveau cap dans l’interdiction des véhicules polluants en ville. Cette mesure fait partie des dispositions prévues par la loi Climat et résilience de 2021.
Les véhicules sont aujourd’hui classés en France selon leurs émissions de polluants. Il existe 5 catégories, auxquelles vient s’ajouter la catégorie "non classée", correspondant aux véhicules immatriculés avant 1997. Le Crit’Air 3 comprend les voitures essence immatriculées avant 2006 et les diesels immatriculées avant 2011.
La régulation de ces véhicules dépend de chaque Zone à Faibles Émissions (ZFE). Ces zones existent dans les métropoles de plus de 150 000 habitants les plus polluées, afin d’endiguer cette pollution. On compte aujourd’hui 12 ZFE sur le territoire national : Strasbourg, Lyon, Reims, Grenoble, Paris, Rouen, Aix-Marseille, Nice, Montpellier, Saint-Etienne, Toulouse et Clermont-Ferrand.
En fonction du taux de pollution de la ville, les mêmes véhicules ne sont pas interdits dans chaque ZFE. L’interdiction des véhicules de Crit’Air 4 à Nice, initialement prévue au 1er janvier 2024, a pu être repoussée grâce à de bons résultats.
Des bons élèves et des moins bons
Les émissions de polluants liées aux activités humaines ont fortement diminué en France ces 20 dernières années. Mais des pics de pollution sévissent toujours dans les grandes villes françaises. Dans l'Hexagone, 47 000 décès prématurés ont lieu chaque année à cause de la pollution de l’air.
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2 ans après la création des premières ZFE, certaines agglomérations montrent des résultats encourageants. 10 d’entre elles respectent le seuil réglementaire de qualité de l’air, fixé selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. Ces villes, maintenant classées "territoires de vigilance", ne sont pas contraintes de durcir leurs règles et peuvent conserver leurs interdits actuels.
Cette nouvelle catégorie "territoires de vigilance" englobe toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants dont la qualité de l’air est acceptable. 30 nouvelles communes, jusqu’alors épargnées par le dispositif, la rejoignent aussi. Toutefois, seuls les véhicules non classés (immatriculés avant 1997) y seront interdits.
Paris et Lyon restent les seules ZFE à ne pas avoir atteint leurs objectifs. À titre d’exemple, la concentration annuelle en dioxyde d’azote tablait à 44 µg/m3 à Lyon en 2023, alors que la limite de l’OMS est fixée à 10 µg/m3. Même chose pour Paris. Les deux métropoles sont donc contraintes de poursuivre les interdictions.
Si Paris et Lyon sont contraintes de bannir les véhicules de Crit’Air 3, Montpellier et Grenoble font ce choix de leur plein gré. Grenoble met même en évidence sa volonté d’exclure également les Crit’Air 2 d’ici 2030 et projette une "sortie du diesel".
Une année de "pédagogie"
2025 restera dans ces 4 métropoles une année de "pédagogie" durant laquelle aucune verbalisation n’aura lieu, faute de radars adaptés. Les interpellations à ce propos auront avant tout un objectif de sensibilisation.
Paris propose aussi des options de modulations. Les véhicules de Crit’Air 3 peuvent continuer à circuler dans la capitale à partir de 20h et le week-end. Il est par ailleurs possible de se procurer un "passe ZFE", permettant de circuler librement dans la ZFE 24 jours durant l’année.
Il existe également des exceptions pour certains cas spécifiques. Ainsi, les véhicules adaptés aux passagers handicapés ou les véhicules d’intérêt général, comme les ambulances, ne sont concernés par aucune restriction. C’est aussi le cas des véhicules de collection, sous certaines conditions strictes : la première immatriculation doit avoir 30 ans ou plus, l’usage du véhicule doit être réservé aux loisirs et le véhicule doit avoir conservé sa configuration d’origine.