Black Friday, France, 2022
© Image AFP
Conso

À l’approche du black friday, un spot de l’ADEME crée la polémique

À quelques jours du Black Friday, une campagne publicitaire de l’ADEME, l’agence de la transition écologique, appelant à la "déconsommation" attise la colère des commerçants. Alors que le ministre de la Transition Écologique défend la campagne, Matignon aurait demandé son retrait. Explications.

Lancée le 14 novembre, la campagne "Posons-nous les bonnes questions avant d’acheter" a pour objectif de sensibiliser les Français à consommer de manière plus responsable et durable. À travers une série de spots publicitaires, des "dévendeurs" prodiguent des conseils aux clients, les incitant à renoncer à l'achat d'articles neufs au profit d'alternatives comme la location, la seconde main, le reconditionné, voire le renoncement à l’achat !

Une date de lancement stratégique

La date de lancement de la campagne est stratégique, intervenant quelques jours avant le "Black Friday", journée durant laquelle les commerçants stimulent leurs ventes en proposant aux consommateurs des offres promotionnelles exceptionnelles. Cette tradition, héritée des États-Unis, s'est imposée en France depuis quelques années et fait l'objet de vives critiques de la part des organisations écologistes. Le ministre de la Transition Ecologique, Christophe Béchu, l'a lui-même qualifiée de "symbole de l’hyperconsommation".

La colère des commerçants

Une campagne qui ne passe pas auprès des commerçants et de leurs représentants. En particulier, c'est l'un des spots, dans lequel un "dévendeur" conseille à un client de ne pas acheter le polo qu'il convoite dans une boutique de prêt-à-porter, qui cristallise le plus de débats. Ce qui déplaît surtout, c'est que le spot se déroule dans une petite boutique et non dans une grande enseigne ou un géant d'internet, alors même que les commerces de proximité vont mal à cause de l’inflation. "Stigmatiser ainsi le commerce en France n'est pas justifié", affirme le président de la section commerce de la CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises, sur France Inter, soulignant : "On rentre dans une période où on a besoin de pouvoir travailler convenablement durant les fêtes de fin d’année."

Le gouvernement se divise sur la question 

L'affaire est remontée jusqu'à Matignon, qui a jugé le spot publicitaire "maladroit" ; la Première ministre aurait même demandé son retrait. Cependant, Christophe Béchu a assuré ce 23 novembre, sur France Inter, qu'il défendrait cette campagne et qu'elle "ne sera pas retirée". Bien qu'il concède qu'il aurait été plus judicieux de "cibler, avec le même message, les plateformes de ventes en ligne plutôt que les commerces physiques", il souligne que "dans une journée normale comme aujourd’hui, il y a 20 000 spots télévisés diffusés sur nos ondes, dont 53 sont consacrés à la campagne que vous décrivez. Cela représente seulement 0,2 % du temps d'antenne publicitaire consacré à se demander si tous les achats sont utiles. Franchement, vu les enjeux de transition écologique, cela ne me semble pas déraisonnable". Affaire à suivre.

Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici ! 

Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide Idées Pratiques #13 : "Sport et écologie : mode d’emploi”. 

Au sommaire : enjeux, analyses, entretien décryptages... 68 pages pour faire du sport en étant écolo au quotidien ! 

Cliquez ici pour découvrir et commander votre guide Idées Pratiques. 

#TousActeurs