Marais salants
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Agriculture biologique : qu'est-ce que le sel bio ?

Un projet d’acte délégué portant sur la certification bio du sel a été présenté par la Commission européenne le 8 mars. Un décret très critiqué puisque ce label inclue tous les processus de production du sel, même les plus polluants, comme l’extraction minière. Mais alors quelle différence entre les types sels ?

Objet de discorde entre les sauniers de l’Atlantique et l’Union européenne, la certification bio du sel fait débat. Depuis un rapport publié en juillet 2021 par la direction générale de l’agriculture de la Commission européenne, les producteurs de sel de la côte Atlantique font campagne contre l’introduction de l’ensemble des modes de production de sel dans la certification agriculture biologique de l’Union européenne. Pour l’Association Française de Producteurs de Sel marin de l’Atlantique (AFPS), tous les sels ne se valent pas. Entre les sels issus de l’extraction minière, du lessivage ou des marais salants tous ne peuvent prétendre à la certification bio selon l’association. Mais alors quels types de sel pourraient être considérés comme biologiques ?

Le sel marin

Selon la position de l'AFPS, seul le sel marin pourrait être considéré comme biologique, étant le résultat d'une production naturelle et sans additifs. Issus d’une longue tradition de plusieurs centaines d’années, les marais salants permettent de récolter le sel et surtout la fleur de sel. Grâce à des dérivations de l’eau de mer dans divers bassins, provoquant son évaporation grâce au soleil et au vent, les cristaux de sel se forment peu à peu au fil du temps. A la dernière étape dans la table salante ou le cristallisoir, le minéral, ainsi que la fleur de sel, peuvent être récoltés par le saunier. 

marais salants

Le sel gemme

Au contraire, d'autres sels ne paraissent pas répondre aux attentes de la certification biologique comme le montrent l'AFPS et la résolution votée par l'Assemblée nationale le 23 février. C'est le cas notamment des sels de mine et ignigènes que la Commission européenne entend, elle, intégrer dans son label bio.

Appelé aussi sel gemme, ce sel est extrait de la mine grâce à un engin mécanique, la haveuse, qui permet de creuser des saignées dans la roche. Au sein de grande cavités, supportées par des piliers, le produit est ensuite concassé et broyé pour obtenir des cristaux. Une méthode qui ne respecte donc pas les techniques de production naturelles, ni les cycles agricoles comme le souligne le Règlement européen du 30 mai 2018 quant à la production et l’étiquetage biologique.

Le sel ignigène  

Comme pour le sel gemme, le sel ignigène est issu de la roche. Son extraction diffère, cependant, par l’usage non pas d’engins mécaniques mais d’un procédé chimique consistant à dissoudre le sel par l’injection de saumure. Cette substance est transportée par de grands tuyaux jusqu’aux couches de sels, puis jusqu’à la station d’évaporation pour purifier et cristalliser le sel, comme l’affirme les Salines Suisses. Le liquide salé est ensuite soumis à l’évaporation pour cristalliser et sécher. Un procédé très critiqué au vu des minéraux naturels, comme le magnésium ou le calcium, qu’il enlève au sel.

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